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La semaine de Philippe Labro : les États-Unis en fête, le Brésil en deuil

Philippe Labro.[© Thomas Volaire]

Philippe Labro est écrivain, cinéaste et journaliste. Chaque vendredi, pour Direct Matin, il commente ce qu'il a vu, vécu et observé pendant la semaine. Un bloc-notes subjectif et libre.

 

VENDREDI 4 JUILLET

«4th of July». Traditionnelle fête du jour de l’Indépendance américaine. Malgré une pluie à peine déplaisante, les gens se pressent (combien étaient-ils ? 400, 500, 1 000 ?) sur le gazon d’un des plus beaux jardins d’ambassades de Paris pour écouter Mark A. Taplin, chargé d’affaires ad interim à l’ambassade des Etats-Unis. En effet, le successeur de Charles Rivkin (ce sera sans doute une femme) n’occupera son poste que d’ici à quelques mois, ce qui en dit beaucoup sur la lenteur américaine au niveau administratif.

En attendant, donc, c’est Taplin qui officie et chacun s’accorde à dire que cet homme discret, ce diplomate de carrière au français impeccable, aura parfaitement joué son rôle. Son discours a ceci d’original : il évoque longuement Myron T. Herrick, ambassadeur en 1914, «qui adorait la France», et comment Herrick, bien que les Etats-Unis ne soient pas encore entrés en guerre à nos côtés, contribua à orienter de jeunes Américains vers la Légion étrangère, en dirigea d’autres vers l’American Field Service, qui rapatria du front des centaines de milliers de soldats blessés.

Que voulait donc dire Taplin en insistant autant sur ce Myron T. Herrick, aujourd’hui peu connu des Français ? Qu’il y a, entre nos deux pays, des liens indissociables de fidélité.

Toujours sous la pluie, on entend ensuite Anne Hidalgo, invitée d’honneur, et puis voici que retentit la belle voix pleine, riche, éclatante de sa culture de La Nouvelle-Orléans, de Nicole Slack Jones, qui livre aux invités un aperçu de son talent qui lui a permis d’être identifiée comme la «Lady of Soul».

 

MARDI 8 JUILLET

L’humiliante débâcle du Brésil au cours de la demi-finale du Mondial face à une équipe allemande, dont je me demande bien qui peut l’empêcher d’être – dimanche soir – championne du monde, constitue peut-être l’un des dix événements qui auront marqué le premier semestre 2014 qui s’achève.

Pour cette ultime chronique, avant la rentrée de septembre, que pouvons-nous retenir des six mois passés ? A chacun sa hiérarchie de l’actualité, mais il me semble tout de même que l’on peut, en gros, énumérer les titres suivants : Ukraine-Crimée-Russie, parce que la guerre froide n’est pas morte ; le jihadisme en Irak, parce qu’il entérine l’échec complet des Etats-Unis depuis George W. Bush Jr. ; Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?, parce que plus de dix millions de spectateurs ont voulu rire d’eux-mêmes, c’est-à-dire de la tentation du racisme ; la disparition du vol MH 370, le 8 mars dernier, parce que cela demeure un mystère total à l’âge des satellites ; le boom du Front national aux élections municipales et européennes, parce que les chiffres sont là, ceux de l’insatisfaction ; la canonisation de Jean-Paul II et Jean XXIII, parce que l’Eglise catholique bouge encore ; le D-Day, soixante-dix ans après, parce qu’il est nécessaire de transmettre de tels moments d’héroïsme et de tels  exploits d’ingénierie ; la réélection de Bouteflika et l’abdication du roi Juan  Carlos, parce qu’il y a ceux qui s’accrochent et ceux qui ont compris qu’il fallait raccrocher ; les décès de Gabriel Garcia Marquez et d’Alain Resnais, parce qu’un grand romancier et un grand cinéaste, cela ne se remplace pas ; et puis, peut-être, le sympathique retour des Bleus au Brésil. Sympathique, sans plus. Attendons la suite.

J’oublie certainement d’autres titres. Pour l’heure, attendons aussi fin août, début septembre pour nous retrouver. Je vous souhaite un bel été.

Philippe Labro

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