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Jeremy Corbyn, l'électron libre de la politique britannique

Jeremy Corbyn ne fait pas l'unanimité chez les Travaillistes [DDAA/ZOB/WENN.COM/SIPA]

Jeremy Corbyn, élu samedi dernier à la tête du parti travailliste britannique, fait parler de lui pour sa politique comme pour ses idées.

 

«Une menace pour notre sécurité nationale, notre sécurité économique et la sécurité de votre famille». Dimanche, au lendemain de l’élection de Jeremy Corbyn à la tête du Labour, le premier ministre David Cameron n’y est pas allé de main morte. Pour lui, ce virage à gauche exprimé par l’opposition est un danger pour le pays. Un avis qui semble partagé par une grande partie de la presse britannique, le Sunday Express titrant «Bye Bye Labour !», quand le Guardian parle de «tremblement de terre». Il faut dire que le profil de Corbyn détonne outre-Manche.

 

 

Un désir de changement

Malgré ses 66 ans, dont plus de trente sur les bancs du parlement britannique, Jeremy Corbyn représente le renouveau pour ses partisans. Farouche opposants aux politiques d’austérité, il possède une ligne politique et économique proche de Podemos (Espagne) ou Syriza (Grèce). Il a notamment évoqué des mesures de contrôle des loyers, la re-nationalisation du rail et de l'énergie et la mise en place d’un «salaire maximum» pour les grands patrons.

Grand pacifiste, il souhaite également se débarrasser des armes nucléaires du pays et demander pardon pour la participation britannique à la guerre en Irak. Enfin, en pleine crise des migrants, il s’est dit favorable à l’accueil des réfugiés. Un discours qui lui a permis d’attirer une grande partie de la jeunesse lassée par la politique sociale et économique de David Cameron qui, selon eux, augmente les inégalités et les fossés entre les britanniques.

 

Des positions controversées

Avec 59,5 % des voix, Corbyn a fait mieux que Tony Blair lorsqu’il a été lu à la tête du Labour en 1994. Pour autant, pas sûr qu’il enchaîne lui aussi avec trois mandats de Premier ministre. Car certaines de ses positions divisent. A l’international, on lui reproche notamment d’être pro-Palestinien et d’avoir qualifié Hamas et Hezbollah «d’amis».

Mais jusque dans son parti, Corbyn dérange. Andy Burnham, qui briguait également la tête du Labour, a par exemple estimé que son programme économique manquait «de crédibilité». Tony Blair, qui s’est efforcé durant des années de recentrer le parti avec le soutien de nombreux élus, a qualifié ses sympathisants «d’abrutis en besoin d’une greffe de cerveau». Et comme l’a mis en garde l’ancienne ministre travailliste Margaret Beckett, avec dans un coin de la tête les élections générales de 2020, «un parti divisé, c’est un parti qui ne gagne pas».  

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