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Echange de prisonniers sans précédent entre Téhéran et Washington

John Kerry et le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif étaient réunis à Vienne pour annoncer la mise en oeuvre de l'accord nucléaire entre l'Iran et les grandes puissances.[KEVIN LAMARQUE / POOL / AFP]

Le rapprochement entre l'Iran et les États-Unis s'est concrétisé samedi par la libération inattendue de prisonniers dans le cadre d'un échange, dont le journaliste du Washington Post Jason Rezaian, détenu à Téhéran depuis plus de 500 jours.

Quatre Irano-américains dont M. Rezaian ont été libérés par l'Iran tandis que les États-Unis ont "accordé leur clémence" à sept Iraniens, a indiqué un responsable américain confirmant des informations données auparavant par les médias officiels iraniens et le procureur général de Téhéran. L'annonce de la libération des prisonniers détenus par les deux pays intervient alors que le secrétaire d'État américain John Kerry et le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif sont réunis à Vienne pour annoncer la mise en oeuvre de l'accord nucléaire entre l'Iran et les grandes puissances.

Le plus connu de ces prisonniers est le correspondant du quotidien américain Washington Post, Jason Rezaian.
Agé de 39 ans, il avait été arrêté en juillet 2014 puis condamné fin 2015 à une peine de prison dont la durée n'a jamais été annoncée publiquement pour "espionnage" et "collaboration avec des gouvernements hostiles". Sa femme, journaliste elle aussi, avait également détenue avant d'être remise en liberté.

Le Washington Post avait qualifié le procès de Jason Rezaian "d'imposture" et avait porté son cas devant le groupe de travail des Nations unies sur les détentions arbitraires. Le quotidien a salué samedi la libération de son correspondant.  

Outre M. Rezaian, ont été libérés le pasteur Saïd Abedini, l'ex-marine Amir Hekmati et un homme nommé Nosratollah Kosravi, selon Washington et les médias officiels iraniens. Détenu depuis septembre 2012, le pasteur Abedini était accusé d'avoir "perturbé la sécurité nationale" par ses activités religieuses. Il avait été condamné à huit ans de prison. Marié à une Américaine et naturalisé américain, il a toujours nié les accusations portées contre lui.

Arrêté en août 2011, Amir Hekmati, âgé d'une trentaine d'années, a été reconnu coupable d'espionnage au profit de la CIA, l'agence américaine de renseignement, en dépit des démentis de Washington. Condamné à mort en 2012, sa peine avait commuée en dix ans de prison. Selon sa famille, le jeune homme rendait visite à des proches en Iran lorsqu'il a été arrêté.

Sept Iraniens libérés en échange

Les sept Iraniens libérés par les États-Unis, dont six ont la double nationalité, étaient poursuivis ou déjà condamnés aux Etats-Unis pour avoir vendu à l'Iran des équipements industriels, notamment satellitaires, électroniques et de navigation, en violation des sanctions internationales contre Téhéran. Ces sept prisonniers sont : Nadar Modanlou, Bahram Mekanik, Khosro Afghahi, Arash Ghahreman, Touraj Faridi, Nima Golestaneh et Ali Sabounchi, selon les médias iraniens.

Dans le cadre de ce compromis entre Téhéran et Washington, La justice américaine a par ailleurs décidé d'abandonner les pousruites contre 14 autres Iraniens, selon un responsable américain.Fin septembre, le président iranien Hassan Rohani avait déclaré que son pays était prêt à un échange de prisonniers avec Washington.

L'Iran et les États-Unis ont rompu leurs liens diplomatiques en 1980 mais les relations entre les deux pays se sont réchauffées depuis la conclusion de l'accord sur le nucléaire du 14 juillet à Vienne qui prévoit la levée des sanctions internationales contre l'engagement de Téhéran à renoncer à l'arme atomique.

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