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L'Ouzbékistan humilie les familles de militants islamistes à la télévision

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry à Samarkand, la capitale ouzbèke. (illustration)[BRENDAN SMIALOWSKI / POOL / AFP]

Dans le cadre de la lutte sans merci qu'il mène contre l'Islamisme, le gouvernement ouzbek a instauré une nouvelle mesure consistant à humilier en public et à la télévision les familles de militants islamistes. 

Dans une émission diffusée sur la télévision d'Etat, les parents de militants islamistes sont convoquées afin de subir une humiliation devant tout le pays pour les crimes commis par leurs enfants. Lors de l'un de ces rassemblements diffusé la semaine dernière, ont a ainsi pu voir à l'écran un couple âgé dont le fils est soupçonné d'être parti combattre en Syrie, en pleurs, alors qu'un message audio les rappelait à leurs devoirs de parents. 

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"Cette terre sacrée d'Ouzbékistan, où les liens familiaux se veulent exemplaires, ne pardonne jamais ceux qui ne se soucient pas de l'avenir de leurs enfants", a-t-on ainsi pu entendre dans ce message, diffusé à une heure de grande écoute. Malheureusement, certaines personnes, qui ont oublié leurs obligations parentales et fait de leurs enfants des traîtres, ne semblent pas en avoir conscience". 

Cette humiliation en public s'est tenue dans la ville d'Andijan, théâtre en 2005 d'un massacre attribué par le pouvoir à des militants islamistes, mais pour lequel de nombreux témoins et militants des droits de l'Homme pointent le pouvoir lui-même. Le président ouzbek Islam Karimov, au pouvoir depuis 1990 et l'indépendance de l'Ouzbékistan consécutive à la chute de l'Union Soviétique, tient en effet depuis des années un discours alarmistes contre la menace islamiste. 

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Une menace réelle, puisque près de 500 Ouzbeks sont partis rejoindre le Jihad et que le Mouvement Islamiste d'Ouzbékistan (MIO), proche d'al-Qaïda, est actif dans le pays, sans toutefois avoir mené d'action de grande envergure depuis des années. Mais les organisation des droits de l'Homme, notamment Human Rights Watch (HRW), accusent Islam Karimov d'instrumentaliser cette menace islamiste pour maintenir un pouvoir autoritaire. Selon HRW, des milliers de personnes seraient ainsi emprisonnées sans véritables preuves, accusées d'être des militants islamistes. 

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