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Angela Merkel admet que l'Allemagne "profite" de la fermeture de la route des Balkans

La chancelière allemande Angela Merkel au siège de son parti le CDU à Berlin, le 14 mars 2016 [ODD ANDERSEN                         / AFP] La chancelière allemande Angela Merkel au siège de son parti le CDU à Berlin, le 14 mars 2016 [ODD ANDERSEN / AFP]

La chancelière allemande Angela Merkel a admis lundi que la fermeture de la route des Balkans aux migrants profitait à son pays, même s'il ne s'agit pas d'une solution "durable" à la crise migratoire en Europe.

"Il est incontestable que l'Allemagne en profite (...) que cette solution n'est pas durable, on le voit tous les jours aux images provenant de Grèce", a souligné la chancelière devant la presse au lendemain de la défaite de son parti à des élections régionales, où il a été sanctionné en raison de sa politique d'accueil généreuse des migrants. La semaine dernière, Angela Merkel avait catégoriquement critiqué la fermeture par les pays concernés de cette route menant les migrants de Grèce vers l'Europe du Nord et qui a laissé coincés en territoire grec des dizaines de milliers de personnes dans des conditions jugées abominables.

Evoquant les négociations en cours au sein de l'Union européenne et avec la Turquie pour juguler l'afflux de migrants traversant la mer Egée vers la Grèce, la chancelière allemande a jugé que "de nombreux pas en avant ont été faits", alors qu'un sommet crucial est prévu les 17 et 18 mars. "Je suis fermement convaincue que (...) nous avons besoin d'une solution européenne, que cette solution a besoin de temps. Le nombre des réfugiés (arrivant en Allemagne) a clairement baissé, celui des réfugiés arrivant en Grèce aussi, mais (...) une solution durable n'est pas encore là", a-t-elle souligné.

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Angela Merkel a par ailleurs souligné qu'elle n'allait pas signer de chèque en blanc à la Turquie, alors que son camp conservateur s'inquiète de concessions trop importantes en matière de perspective d'adhésion à l'UE ou de liberté de circulation de visa pour ses citoyens. Ankara réclame, en échange d'une lutte accrue contre les traversées illégales de migrants, la levée des visas pour ses ressortissants et une accélération des négociations d'accession à l'UE. "Il est très important de dire que la Turquie doit remplir toutes les conditions sans exception", a-t-elle assuré. "Il n'y a pas de +oui+ (automatique) à l'intégration (de la Turquie à l'UE) qui soit lié aux discussions actuelles sur la protection des frontières extérieures" de l'UE, a fait valoir la chancelière.

Analysant la défaite de son parti aux élections régionales et la poussée populiste lors de ces trois scrutins, Mme Merkel a réaffirmé qu'elle restait sur la même ligne, en militant pour des solutions européennes aussi bien pour sécuriser les frontières extérieures de l'UE qu'en ce qui concerne l'accueil des réfugiés. "Dans l'ensemble, je vais continuer ce que j'ai fait ces derniers mois", a-t-elle dit. Elle a qualifié la poussée des populistes de l'AfD de "vote protestataire" dû "à la question non résolue des réfugiés". Mme Merkel a dans le même temps estimé que les scores cumulés des partis soutenant sa politique migratoire --chrétiens-démocrates, Verts et sociaux-démocrates-- montraient qu'elle était sur la bonne voie. "C'est bien quand il y a un grand consensus sociétal", a-t-elle dit.

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