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Daesh oblige ses esclaves sexuelles à recourir à la contraception

Par le biais de la contraception, les combattants de Daesh contournent une loi interdisant aux femmes célibataires en captivité de tomber enceinte. Photo d'illustration. [AFP / Archives]

Sur la base de plusieurs témoignages recueillis auprès d'une trentaine de femmes yézidies ayant réussi à prendre la fuite, le journal américain The New York Times affirme que Daesh oblige ses esclaves sexuelles à utiliser des moyens de contraception. 

S'il est aujourd'hui établi que Daesh réduit femmes et fillettes en esclavage sexuel, la journaliste Rukmini Callimachi, l'une des meilleures spécialistes du sujet, affirme dans un long article publié samedi 12 mars sur le site du New York Times, que l'organisation terroriste islamiste les oblige aussi à utiliser des moyens contraceptifs. Le but : contourner une loi interdisant aux femmes célibataires en captivité de tomber enceinte.

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Cette loi dit qu'un homme doit entreprendre une période d'abstinence sexuelle pouvant atteindre jusqu'à un mois, connue sous le nom d'Istibra, après l'achat d'une nouvelle esclave pour s'assurer que les femmes ne soient pas enceintes. Ne voulant pas attendre, de nombreux combattants se sont donc tournés vers la contraception.

«Dans son manuel, Daesh souligne cette méthode d'abstinence comme une des options. Mais il cite également l'opinion minoritaire d'un religieux tunisien qui estimait au XIIe siècle qu'il fallait simplement respecter l'esprit de la loi. Cela ouvre la voie à d'autres moyens, comme la médecine moderne, pour contourner cette période», précise Rukmini Callimachi. Et, selon elle, l'option de la contraception permet aux combattants de Daesh de «continuer le trafic, [...] et les abus toujours aussi violents pendant qu'ils se passent ces femmes entre eux et elle permet de s'assurer qu'il n'y aura pas de confusion sur l'identité du père». 

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À l'appui des affirmations de la journaliste, les témoignages de 37 femmes de la minorité yézidie qui ont réussi à échapper à leurs ravisseurs. Ces femmes ont toutes rapporté que leurs nouveaux maîtres s'assuraient auprès des vendeurs qu'elles prenaient bel et bien un contraceptif. Dans la région de Sinjar, en Irak, les jihadistes seraient même accompagnés de gynécologues lors des «marchés d'esclaves» afin de faire avorter dans des conditions douloureuses les femmes enceintes.

Même si elles ne sont pas appliquées par tous, ces règles semblent néanmoins être assez respectées, note le quotidien américain. Le centre du Dr. Taib, qui dirige le ministère de la Direction de la santé à Dahuk dans le nord de l'Irak, a ainsi enregistré 700 cas de viols, mais traité seulement 35 grossesses, alors que ce chiffre devrait selon lui plus s'approcher des 140.

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