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Migrants : la Turquie ne cède pas de terrain

Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu s'est montré ferme[STR / AFP]

La Turquie n'a pas cédé de terrain samedi sur l'exemption des visas pour ses citoyens, dont elle a fait une condition indispensable à la mise en application d'un accord controversé sur les migrants conclu avec l'Europe.

Cette mesure est d'une importance "vitale" pour la Turquie et une "partie inaliénable, fondamentale" de l'accord visant à stopper le flux de migrants vers l'Europe, a déclaré le Premier ministre Ahmet Davutoglu, en présence de plusieurs responsables européens venus en Turquie pour tenter d'apaiser les tensions.

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Lors d'une conférence de presse conjointe à Gaziantep, le président du Conseil européen Donald Tusk a loué l'action de la Turquie, "le meilleur exemple, pour le monde, sur la manière dont nous devrions traiter les réfugiés", à rebours des critiques de nombreuses ONG. La chancelière allemande Angela Merkel, M. Tusk et le commissaire européen Frans Timmermans se sont rendus dans cette ville proche de la frontière syrienne, trois semaines après le renvoi en Turquie des premiers migrants de Grèce dans le cadre de cet accord.

Six milliards d'euros

Ankara s'est engagé à accepter le retour sur son sol de tous les migrants entrés illégalement en Grèce depuis le 20 mars. Le plan prévoit aussi que pour chaque réfugié syrien renvoyé en Turquie, un autre sera "réinstallé" dans un pays européen, dans la limite de 72.000 places. En contrepartie, les Européens ont accepté de fournir jusqu'à six milliards d'euros, de relancer les discussions sur l'intégration de la Turquie à l'UE et d'accélérer le processus de libéralisation des visas pour les Turcs.

Ankara, qui a promis aux 79 millions de Turcs une exemption de visa d'ici fin juin, a fait monter les enchères cette semaine, menaçant de ne plus respecter l'accord si les Européens ne tenaient pas leur engagement. L'exécutif européen a indiqué qu'il présenterait un rapport sur le sujet le 4 mai, mais il est attendu au tournant par ceux qui redoutent que Bruxelles brade ses valeurs pour se concilier la Turquie.

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