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Moscou prêt à assurer un retrait "sécurisé" aux rebelles d'Alep

Des civils blessés dans les bombardements, soignés le 13 octobre 2016 dans un hôpital d'un quartier d'Alep tenu par les forces pro-régime  [GEORGE OURFALIAN / AFP] Selon les analystes, la proposition russe est une manœuvre pour soulager la pression en semblant présenter des alternatives diplomatiques. [GEORGE OURFALIAN / AFP]

La Russie alliée du régime syrien s'est dite prête à assurer aux rebelles un retrait en toute sécurité d'Alep, une ville qu'elle bombarde sans relâche pour vaincre les insurgés, alors que débutent samedi des pourparlers russo-américains sur la Syrie.

Principal front du conflit syrien, Alep (nord) connaît les pires violences depuis le début, il y a trois semaines, d'une offensive de l'armée syrienne appuyée par les avions russes visant à reconquérir la partie rebelle, qui échappe au pouvoir depuis 2012. A coups de bombardements intenses et destructeurs, mais aussi d'avancée sur le terrain, le régime du président syrien Bachar al-Assad veut soumettre les quartiers aux mains des insurgés, situés dans la partie Est de la deuxième ville du pays.

Libre passage des civils

L'armée russe a annoncé jeudi être prête à garantir aux rebelles armés une sortie de la métropole. "Nous sommes prêts à assurer un retrait sécurisé aux rebelles avec leurs armes, le libre passage des civils de la partie Est d'Alep et leur retour, ainsi que l'acheminement d'aide humanitaire", a déclaré le général russe Sergueï Roudskoï, sans élaborer.

Cette nouvelle proposition russe de points de sortie "sécurisés" - après une première en juillet - intervient avant une réunion internationale sur la Syrie samedi à Lausanne (Suisse) entre Russes, Américains et représentants des pays de la région.

Une manœuvre diplomatique

Selon les analystes, cette proposition est une manœuvre pour soulager la pression en semblant présenter des alternatives diplomatiques. "Il n'y a pas de changement dans la stratégie russe : l'objectif reste la destruction de la présence de rebelles à Alep", estime Thomas Pierret, expert de la question syrienne.

Dans la partie rebelle où vivent 250.000 habitants, plus de 370 personnes, essentiellement des civils dont 68 enfants, ont été tués depuis le 22 septembre dans les bombardements aériens et d'artillerie, selon un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Au moins sept civils ont péri dans une série de bombardements aériens jeudi, d'après l'OSDH. Dans le même temps, l'armée qui ne cesse d'avancer a capturé plusieurs collines surplombant la partie rebelle.

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Un correspondant de l'AFP à Alep-Est a constaté que les frappes avaient repris jeudi après-midi sur ce secteur assiégé depuis trois mois, où les hôpitaux sont régulièrement visés. L'ONU, la France et les Etats-Unis ont dénoncé des "crimes de guerre". La télévision d'Etat syrienne a elle évoqué des tirs de roquettes par les rebelles sur une école dans la partie occidentale d'Alep, contrôlée par le régime. Selon l'OSDH, cinq enfants ont été tués. L'OSDH a également annoncé qu'une voiture piégée avait tué dans la province d'Alep, près de la frontière turque, 17 personnes dont 14 rebelles.

Le prochain secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a affirmé qu'il était "grand temps" de surmonter les divisions de la communauté internationale sur la Syrie. Mais cinq ans après le début du conflit, cette dernière s'avère toujours incapable d'arrêter le bain de sang.

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