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L'Arabie saoudite admet une bavure après le carnage de Sanaa

Des équipes de secours recherchent des victimes après le bombardement meurtrier d'une cérémonie funéraire, le 8 octobre 2016 à Sanaa [MOHAMMED HUWAIS / AFP/Archives] Des équipes de secours recherchent des victimes après le bombardement meurtrier d'une cérémonie funéraire, le 8 octobre 2016 à Sanaa [MOHAMMED HUWAIS / AFP/Archives]

La coalition arabe intervenant au Yémen a reconnu ce samedi avoir tué par erreur il y a une semaine 140 personnes qui assistaient à une cérémonie funéraire à Sanaa, un carnage qui avait déclenché un tollé international.

Après cette bavure, la coalition militaire menée par l'Arabie saoudite a promis de revoir ses règles d'engagement dans la guerre qu'elle mène contre les rebelles chiites Houthis qui contrôlent la capitale yéménite et une bonne partie de ce pays de la Péninsule arabique.

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Les frappes aériennes du 8 octobre avaient ciblé une grande salle de Sanaa, contrôlée par les Houthis, où était organisée une cérémonie funéraire pour le père d'un haut responsable. Il a fait au moins 140 morts et 525 blessés selon l'ONU. Après avoir nié son implication dans un premier temps, la coalition arabe avait lancé une enquête puis a admis samedi avoir fauté et causé des pertes civiles.

Une information erronée à l'origine de la bavure

«En raison du non respect des règles d'engagement et des procédures de la coalition ainsi que d'une information erronée, un avion de la coalition a visé de manière erronée cet endroit entraînant la mort et les blessures de civils», a souligné l'équipe chargée de l'enquête.

Elle recommande en conséquence de sanctionner les personnes responsables de cette bavure, de dédommager les victimes des raids et de revoir les «règles d'engagement» des opérations militaires au Yémen.

Ryad et ses alliés, qui soutiennent le président du Yémen Abd Rabbo Mansour Hadi, ont déjà été accusés dans le passé d'avoir bombardé des objectifs civils.

Un «crime de guerre» pour HRW

Ces frappes avaient conduit les Etats-Unis, allié de l'Arabie saoudite, à annoncer un réexamen de leur soutien à la coalition arabe au Yémen, où la guerre a fait 6.885 morts depuis mars 2015, presque pour moitié des civils, selon l'ONU.

L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch avait estimé qu'ils s'apparentaient à un «crime de guerre» et souligné qu'ils étaient «disproportionnés» en raison de "la présence évidente de civils" à la cérémonie visée.

Un cesse-le-feu réclamé par le Royaume-Uni

Après le carnage de Sanaa, le Royaume-Uni a annoncé son intention de présenter, dans les prochains jours, un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU réclamant un cessez-le-feu immédiat au Yémen.

«Nous avons décidé de présenter un projet de résolution au Conseil de sécurité sur le Yémen, appelant à la fin immédiate des hostilités et à une reprise du processus politique», a indiqué vendredi Matthew Rycroft, ambassadeur britannique auprès des Nations unies.

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