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Barack Obama, l'heure du bilan

Barack Obama devant la Maison Blanche, qu'il s'apprête à quitter, vendredi 4 novembre 2016. Barack Obama devant la Maison Blanche, qu'il s'apprête à quitter, le 4 novembre 2016.[Olivier Douliery / AFP]

Le début de l’après. En choisissant, mardi 8 novembre, leur prochain chef d’État, les Américains s’apprêtent à tourner la page de la présidence Obama.

Certains le regrettent déjà, déplorant une campagne électorale agressive, dépourvue de l’enthousiasme que le président sortant avait su insuffler aux siennes.

D’autres dressent un bilan sévère des huit ans écoulés, accusant le premier président noir des États-Unis de n’avoir été qu’un symbole. Pourtant, malgré les barrières dressées sur sa route, Barack Obama laisse sur l’Amérique et le monde une empreinte considérable. 

Des promesses tenues

Confronté dès son arrivée au pouvoir à l’une des plus graves crises financières de l’histoire des États-Unis, Barack Obama a immédiatement entrepris un vaste plan de relance, mobilisant 800 milliards de dollars. Aujourd’hui, le pays a renoué avec la croissance, et le chômage est passé sous la barre des 5 %. 

Le président a également mené une réforme ambitieuse de la protection sociale, rendant obligatoire la couverture santé tout en encadrant mieux les pratiques des assureurs. Rapidement surnommé «Obamacare», ce système a permis de couvrir 17 millions d’Américains supplémentaires.

«C’est vraiment sur le plan intérieur qu’il a obtenu ses plus grandes réussites, notamment sur l’économie et la santé», résume la politologue franco-américaine Nicole Bacharan. 

Mais Barack Obama s’est également distinguée par sa diplomatie, dominée par une volonté d’apaisement. Retrait des troupes d’Irak, accord sur le nucléaire iranien et rétablissement des relations avec Cuba... Il s’est employé durant toute sa présidence à mériter son Nobel de la Paix de 2009. 

Un pouvoir limité

En dépit de ces succès, certains des plus fervents partisans de Barack Obama affichent aujourd’hui une déception manifeste. Car malgré sa volonté de réformes, le président s’est retrouvé bloqué par le Congrès, majoritairement républicain, sur plusieurs dossiers cruciaux. 

Ainsi sur le plan économique, la reprise de la croissance n’a pas empêché les inégalités de se creuser. Selon l’Institute for Policy Studies, les vingt plus grosses fortunes du pays possèdent aujourd’hui plus que la moitié des Américains.

Le droit au port d’arme, que le président a maintes fois tenté de limiter, a toujours été jalousement défendu.

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Mais c’est peut-être sur la question raciale, sur laquelle son élection avait soulevé d’immenses espoirs, que l’amertume est la plus marquée. Car le fait qu’une famille noire habite la Maison Blanche n’a pas empêché des mineurs noirs non armés d’être tués par des policiers blancs, ravivant durablement les tensions communautaires.

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