Si le/la prochain(e) président(e) américain(e) n’entrera officiellement en fonction que le 20 janvier prochain, l’élu(e) n’attendra probablement pas d’emménager à la Maison Blanche pour s’emparer des dossiers les plus urgents.
Car au terme d’une campagne particulièrement virulente, qui a révélé les fractures d’un pays avide de changement, plusieurs défis cruciaux apparaissent pour les États-Unis.
Endiguer des tensions raciales de plus en plus vives
Contrairement à ce que beaucoup anticipaient, l’élection d’un président noir n’a pas apaisé les tensions raciales. Elles semblent même s’être accentuées, avec la multiplication des cas de noirs non armés tués par des policiers blancs. Le décès du jeune Trayvon Martin, en 2012, a déclenché une vague d’indignation à l’origine du mouvement «Black lives matter» («la vie des noirs compte»).
Lady Gaga yells 'Black Lives Matter!' during passionate Hillary Clinton rally performance https://t.co/LDpkQB3Sq7 pic.twitter.com/0MqNdmsdLT
— Mashable (@mashable) 8 novembre 2016
Depuis, le slogan a pris une dimension médiatique importante grâce au soutien de stars comme Colin Kaepernick et Beyoncé, mais les meurtres n’ont pas diminué. L’été dernier, l’assassinat de policiers blancs par un noir à Dallas a plongé le pays dans une atmosphère de guerre civile.
Relancer une économie ralentie et inégalitaire
La croissance est là, mais elle tâtonne. Alors que la Fed prévoyait originellement une hausse de plus de 2% du PIB au second trimestre, elle s’est finalement établi à 1,2%. La prochaine administration devra donc tenter de relancer la croissance, mais également de mieux en répartir les fruits.
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Car malgré la reprise après la crise de 2008, les inégalités n’ont cessé de croitre. Aujourd’hui, les 20 Américains les plus riche ont un patrimoine supérieur à celui de la moitié des Américains, et les écarts de richesse sont bien supérieurs à leurs niveau d’avant la crise des subprimes.
Protéger les citoyens de la menace terroriste
Attentat de Boston en 2013, Tuerie de San Bernardino en décembre 2015, fusillade d’Orlando en juin dernier... Le dernier mandat de Barack Obama a été marqué par une forte recrudescence des attaques terroristes sur le sol américain.
La lutte contre le groupe jihadiste Daesh, qui a inspiré les attaques de San Bernardino et Orlando, sera bien sûr un enjeu important, mais elle ne saurait résoudre à elle seule le problème. Car contrairement aux terroristes du 11 septembre 2001, tous ceux qui ont frappé le pays récemment vivaient aux États-Unis, certains étant même des citoyens américains.
Éviter de nouveaux drames liés aux armes à feu
Le droit au port d’arme, consacré par le deuxième amendement de la Constitution américaine, est culturellement intouchable. Mais de fréquentes fusillades meurtrières relancent régulièrement le débat sur l’opportunité de mieux l’encadrer.
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Barack Obama a fait de multiples tentatives en ce sens depuis la tuerie de l’école de primaire de Sandy Hook, en 2012, mais il s’est toujours heurté à un mur. Ces drames spectaculaires ne sont pourtant que la partie émergée de l’iceberg. Au total, ce sont près de 6 000 personnes qui ont été tuées par arme à feu depuis le début de l’année aux États-Unis.
Réformer un système d’immigration obsolète
Avec plus de 11 millions d’immigrés illégaux pour un total de 320 millions d’habitants, les États-Unis sont confrontés depuis quelques années aux limites de leur système d’immigration. Faut-il régulariser massivement, comme le demandent les uns, ou fermer les frontières, comme le prônent les autres?
Il s’agit, là encore, d’un domaine où les réformes sont très difficiles à faire passer. Le «dream act» voulu par Barack Obama, qui visait à régulariser les jeunes arrivés tôt aux Etats-Unis, avait ainsi été bloqué par le Congrès.