Le président du Venezuela Nicolas Maduro a exigé mardi des excuses des Etats-Unis et l'annulation des sanctions infligées à son vice-président pour trafic de drogue, dans la première crise diplomatique avec Washington depuis l'arrivée de Donald Trump.
«Sans aucun doute c'est une agression à laquelle le Venezuela répondra pas à pas avec équilibre et fermeté», a déclaré Nicolas Maduro.
Il a annoncé avoir demandé au ministère des Affaires étrangères de remettre une lettre de protestation et d'exiger des Etats-Unis qu'ils «présentent des excuses publiques (au) vice-président» Tareck El Aissami, considéré comme son probable successeur. Le dirigeant socialiste a également demandé aux autorités américaines de «se rétracter», donc d'annuler les sanctions financières infligées lundi par le Trésor au numéro deux du Venezuela.
En lo personal recibo esta miserable e infame agresión como un reconocimiento a mi condición de revolucionario antiimperialista!!VENCEREMOS
— Tareck El Aissami (@TareckPSUV) 14 février 2017
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Les relations entre Washington et Caracas sont tendues depuis l'arrivée au pouvoir en 1999 d'Hugo Chavez, célèbre pour ses diatribes anti-américaines. Les tensions se sont poursuivies avec l'élection en 2013 de son successeur Nicolas Maduro, tout aussi virulent contre «l'empire».M. Maduro était pourtant resté prudent ces derniers mois vis-à-vis de Donald Trump, prenant même sa défense en estimant qu'il était victime d'une «campagne de haine».
Mais lundi le président Trump a exprimé sa «préoccupation» à l'égard de la crise vénézuélienne lors d'un entretien téléphonique avec son homologue colombien Juan Manuel Santos, selon la Maison Blanche.
Un message clair de Donald Trump
Avec les sanctions imposées à M. El Aissami - gel des avoirs éventuels aux Etats-Unis et interdiction de tout échange commercial transitant par la système financier américain -, «le message (...) n'est pas politique ou économique. Il s'agit (de la lutte contre) le trafic de drogue international», avait assuré lundi un haut responsable américain à des journalistes.
Le nouveau secrétaire du Trésor, Steven Mnuchin, a toutefois souligné mardi que Donald Trump voulait «envoyer un message clair au peuple du Venezuela que les Etats-Unis sont avec eux».
Le cas de M. El Aissami «pourrait remettre en cause les relations» de Caracas avec «l'unique pays qui paie "cash" au Venezuela pour le pétrole», sa principale richesse, a prévenu mardi Jesus Torrealba, secrétaire exécutif de la Table pour l'unité démocratique (MUD, centre droit), grande coalition d'opposition à M. Maduro.