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Oscars 2017 : une cérémonie anti-Trump

En pleine cérémonie, Jimmy Kimmel a posté un tweet à l'attention de Donald Trump. [KEVIN WINTER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Bien que le présentateur des Oscars, Jimmy Kimmel, ait tenté dimanche d'évoquer Donald Trump sur le ton de l'humour, la cérémonie a vite été rattrapée par la gravité, et les messages de fraternité se sont succédés.

Durant son monologue d'ouverture puis lors de nombre de ses interventions, l'animateur du talk show du soir «Jimmy Kimmel Live» a tourné autour du nouveau président, sans jamais l'attaquer de front.

«Nous sommes très accueillants envers les étrangers à Hollywood», a-t-il expliqué, un pied de nez au décret migratoire de Donald Trump, aujourd'hui suspendu. «Nous ne discriminons pas les gens selon leur pays d'origine», mais «en fonction de leur âge et de leur poids», a-t-il plaisanté, en référence notamment au manque de rôles proposés par Hollywood aux actrices d'âge mur.

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Le présentateur a aussi évoqué le nouveau président des Etats-Unis en rendant hommage à Meryl Streep, nommée pour la vingtième fois aux Oscars pour son rôle dans «Florence Foster Jenkins». Lors de la cérémonie des Golden Globes, début janvier, l'actrice américaine avait mené une charge nourrie contre Donald Trump, appelant le monde du cinéma à faire acte de résistance contre la politique migratoire et les discours du président. Dès le lendemain, l'ancien promoteur immobilier avait contre-attaqué, estimant, dans un tweet, que Meryl Streep était «une des actrices les plus surcotées d'Hollywood». Dimanche, en ouverture, Jimmy Kimmel a demandé au public de rendre hommage à l'actrice de 67 ans, «très surcotée», par des «applaudissements totalement immérités».

Un tweet à Donald Trump

Alors que la soirée approchait de son terme, Jimmy Kimmel s'est étonné que Donald Trump n'ait toujours pas tweeté pour réagir à ce qu'il venait de voir. Depuis son téléphone, il a posté le tweet «Hey @realDonaldTrump, vous êtes réveillé ?». Il a ensuite passé quelques instants à ausculter le compte Twitter du président, attendant une réponse, qui n'est pas venue. En quelques minutes, le message a été «liké» près de 300.000 fois.

Mais si l'animateur a tenté de jouer la carte de l'humour, beaucoup d'autres ont choisi de délivrer des messages plus graves à l'adresse du président des Etats-Unis. Dès les premières minutes, en recevant son prix pour le meilleur maquillage et la meilleure coiffure, dans le film «Suicide Squad», l'Italo-Britannique Alessandro Bertolazzi a lancé : «Ceci est pour tous les immigrés».

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Un autre temps fort est arrivé avec la remise de l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, attribué à «Le Client». Le réalisateur de ce long métrage, Asghar Farhadi, boycottait la cérémonie pour protester contre le décret migratoire du président Trump, visant sept pays à majorité musulmane, dont le sien, l'Iran. Une ingénieure irano-américaine, Anousheh Ansari, a lu, en son nom, une déclaration dans laquelle il explique avoir pris sa décision par «respect pour (ses) concitoyens et ceux des six autres nations qui se sont vus manquer de respect par (cette mesure) inhumaine».

Ruban bleu 

Avant même le début de la cérémonie, la soirée s'annonçait déjà politique. Plusieurs personnalités nommées aux Oscars se sont ainsi présentées sur le tapis rouge avec un ruban bleu en solidarité avec l'organisation de défense des libertés ACLU. Lors de la cérémonie, le réalisateur du film «Moonlight», Barry Jenkins, qui recevait le prix de la meilleure adaptation, a lancé un appel à tous ceux qui ont «l'impression qu'il n'y a pas de miroir pour» eux. «L'académie (des Oscars) vous soutient, l'ACLU vous soutient, nous vous soutenons, et durant les quatre prochaines années, nous ne vous oublierons pas», a-t-il clamé, évocation de la durée du mandat du président Trump.

La politique s'est immiscée jusque dans les spots publicitaires (Hyatt, Audible, et le quotidien New York Times) et la catégorie du meilleur film d'animation, qui a couronné le film «Zootopie». L'un des co-réalisateurs, Rich Moore, a salué les spectateurs qui, «partout dans le monde (...) apprécient ce film», qui évoque une «histoire dans laquelle la tolérance est plus forte que la peur de l'autre».

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