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Paraguay : des opposants du président saccagent le parlement

Le président Horacio Cartes a lancé un appel au calme et qualifié les manifestants de «barbares».[Cesar Olmedo / AFP]

Des manifestants protestant contre un projet controversé d'amendement constitutionnel qui permettrait la réélection du président du Paraguay ont saccagé et incendié vendredi le bâtiment du Congrès, les heurts avec la police faisant une trentaine de blessés.

Parmi les blessés figurent trois parlementaires, selon les pompiers et un sénateur de l'opposition, ainsi que des manifestants et des policiers.

A un an de l'élection présidentielle de 2018, la réforme devrait permettre au président conservateur Horacio Cartes, au pouvoir depuis 2013, et à l'ex-président Fernando Lugo (2008-2012), un ancien évêque, de briguer un nouveau mandat. Le gouvernement soutient la réélection du président mais elle est critiquée par l'opposition, attachée au mandat unique prévu actuellement par la Constitution du Paraguay qui a souffert d'une longue dictature sous le général Alfredo Stroessner (1954-1989).

 

Vendredi en fin de journée, une majorité de 25 sénateurs sur 45 ont approuvé le projet d'amendement de la Constitution. Le vote s'est déroulé dans des bureaux du Sénat, car la salle d'assemblée plénière était occupée par les sénateurs du Parti libéral, opposés à la réforme.

Dans la soirée, des heurts ont opposé des centaines de manifestants, scandant «Plus jamais la dictature !» à la police. Les opposants ont fait irruption dans le Congrès après avoir cassé des portes, des palissades et des baies vitrées. Ils ont saccagé les bureaux des sénateurs favorables à l'amendement avant de provoquer des incendies. Les forces de sécurité ont eu recours à la police montée et aux canons à eau pour tenter de disperser les émeutiers.

Le président Horacio Cartes a lancé un appel au calme et qualifié les manifestants de «barbares». «J'appelle les citoyens à rester calmes et à ne pas se laisser convaincre par ceux qui, depuis des mois, annoncent des faits de violence et que le sang coulera», a-t-il dit dans un communiqué. Il accusé l'opposition libérale «de ne pas ménager ses efforts pour pour atteindre son objectif de détruire la démocratie et la stabilité politique et économique du pays». 

Le vote des députés reporté

La Chambre des députés, où le gouvernement possède une large majorité, doit approuver à son tour la réforme de la Constitution. Ce vote était prévu ce samedi, mais il a été reporté en raison des débordements. «Nous ne pourrons pas voter ce samedi. Ce qui se passe est grave. J'espère que le calme reviendra rapidement», a déclaré le président de la Chambre des députés, Hugo Velazquez, dans une allocution télévisée. En cas d'approbation par les deux chambres, le Tribunal supérieur électoral devrait convoquer un référendum dans un délai de trois mois. 

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