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Brexit : un an après, l'avenir incertain du Royaume-Uni

La séparation avec l'Europe s'annonce difficile, le pouvoir étant fragilisé et la population affectée par la récente vague d'attentats. [AFP]

Ils ont déclenché une onde de choc mondiale. Il y a tout juste un an, le 23 juin 2016, les Britanniques ont déjoué les pronostics en se prononçant majoritairement en faveur d’une sortie de l’Union européenne.

Leur choix a profondément déstabilisé le pays, entraînant notamment la démission du Premier ministre David Cameron, qui avait fait campagne contre le Brexit. Depuis, Theresa May s’est installée à Downing Street et a dû se saisir du dossier. Elle a déclenché en mars l’article 50 du traité de Lisbonne, premier pas du processus de sortie de l’UE. Mais ce début de divorce a été émaillé de nombreuses difficultés, et c’est dans une incertitude totale que Londres a abordé, cette semaine, les négociations avec Bruxelles.

Un divorce aux contours incertains

Lors du référendum, 48 % des suffrages s’étaient prononcés en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l’UE, traduisant une forte division de la population britannique. Un an plus tard, les voix appelant à rester parmi les Vingt-Huit sont très minoritaires. «Les gens ont intégré que le Brexit avait été voté et se disent qu’il faut avancer», explique Catherine Marshall, maître de conférences en civilisation britannique à Sciences-Po Saint-Germain-en-Laye. Mais les modalités de la séparation sont, quant à elles, loin de faire l’unanimité. «Il y a deux grandes lignes, explique la chercheuse : soit on en fait une affaire d’immigration, soit on en fait une affaire d’économie.»

Dans le premier cas, la priorité est de contrôler les frontières, et il faut sortir du marché commun, c’est le «Brexit dur». La deuxième option est de rester dans le marché commun pour continuer à bénéficier de ses avantages, il faut alors accepter la libre circulation. Si Theresa May s’est montrée plus proche de la première solution, elle n’a pas le soutien de l’ensemble de la population, comme l’a révélé son piètre score aux législatives du début du mois. Elle qui avait convoqué ce scrutin, de manière anticipée, pour renforcer sa majorité, a finalement perdu plusieurs sièges, et aborde les discussions avec l’UE en position de faiblesse.

Des tragédies qui s’enchaînent

Le processus de sortie de l’UE s’est ouvert dans un contexte d’autant plus sombre que le pays a été confronté ces derniers mois à des drames qui ont écorné sa stabilité. Trois attentats meurtriers, revendiqués par Daesh, ont tué cinq personnes à Londres en mars, vingt-deux personnes à Manchester en mai, et huit personnes de nouveau dans la capitale au début du mois. Un quatrième attentat, islamophobe, a fait un mort et dix blessés en début de semaine à la sortie d’une mosquée à Londres. Enfin, l’incendie d’une tour de logements sociaux a coûté la vie à au moins 79 personnes, le 14 juin. Une «succession de terribles tragédies» selon la reine Elizabeth, qui a appelé mardi les Britanniques à puiser dans leurs ressources pour y faire face. 

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