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Un hôpital condamné pour avoir prescrit une cure anti-homosexualité

Sanglé pendant presque 20 jours à son lit d'hôpital, la victime avait dû absorber un cocktail de pilules destinées à «corriger» son orientation sexuelle. [Aaron TAM / AFP]

Un hôpital chinois a été condamné par la justice pour avoir imposé à un patient gay un «traitement» censé «guérir» son orientation sexuelle.

L'établissement psychiatrique a été condamné par un tribunal de la ville de Zhumadian (Henan) à faire des excuses publiques et à verser au plaignant, 5.000 yuans (647 euros) de dommages et intérêts. La victime, M. Yu, aujourd'hui âgé de 37 ans, avait été interné de force dans l'établissement en octobre 2015 par sa famille, peu après avoir révélé son homosexualité à son épouse et demandé le divorce.

Il avait alors été diagnostiqué de «problèmes d'orientation sexuelle», et l'hôpital avait refusé de le laisser sortir malgré ses demandes expresses, lui imposant un traitement médicamenteux forcé censé le «guérir». Les «thérapies de conversion» sont considérées comme non-scientifiques et inefficaces par les experts. Mais elles restent proposées par d'innombrables cliniques dans le pays. La Chine a retiré en 2001 l'homosexualité de sa liste des maladies mentales. Mais les hommes et femmes homosexuels y font toujours l'objet de discriminations et d'intenses pressions familiales.

Sanglé à un lit d'hôpital

Sanglé pendant presque 20 jours à son lit d'hôpital, M. Yu avait dû absorber un cocktail de pilules destinées à «corriger» son orientation sexuelle. Des employés menaçaient de le frapper s'il refusait de les ingérer. De son côté, l'hôpital a avancé devant la cour que l'homme «présentait des tendances à l'anxiété et (était) susceptible d'être dangereux pour lui-même». Des arguments démontés par le tribunal, pour qui rien ne justifiait de priver M. Yu de sa liberté.

Dans une affaire similaire, en décembre 2014, un tribunal pékinois avait condamné une clinique de Chongqing (sud-ouest) pratiquant des traitements censés «soigner» l'homosexualité. L'établissement avait dû indemniser Yang Teng, un jeune homme traumatisé par les électrochocs administrés sur ses parties génitales. Mais en dépit de cette condamnation, des cliniques de Chongqing continuaient mi-2016 d'agir en toute impunité, utilisant électrochocs, camisoles, confinement et même castration chimique.

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