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Le Français Karpeles plaide non coupable dans l'affaire bitcoin

Mark Karpeles, lors d'une conférence de presse après son audience au tribunal de Tokyo, le 11 juillet 2017 [Quentin TYBERGHIEN / AFP] Mark Karpeles, lors d'une conférence de presse après son audience au tribunal de Tokyo, le 11 juillet 2017 [Quentin TYBERGHIEN / AFP]

Le Français Mark Karpeles s'est dit «innocent» mardi au tribunal de Tokyo lors de la première audience de son procès pour des transactions obscures relatives à la plateforme d'échange de bitcoins désormais en faillite MtGox.

Mark Karpeles, 32 ans, amaigri et vêtu d'un costume sombre, cheveux fraîchement coupés, s'est présenté au Tribunal un peu moins d'une heure avant son procès. Il était visiblement intimidé, mais affichait un visage serein. Son style soigné tranche avec l'image très décontractée et arrogante qu'il a donnée de lui lors de précédentes apparitions.

«Je jure devant Dieu que je suis innocent», a insisté l'ex-patron de MtGox, entreprise qui siégeait à Tokyo, lisant en japonais une lettre remise par son avocat. Ce trentenaire comparaît notamment sous les chefs d'accusation de manipulation de données informatiques et de détournement de fonds commerciaux «dans le but de couvrir des frais personnels, avec manquement aux obligations découlant de sa charge».

«J'ai été un peu surpris par les accusations de manipulation et détournement», a-t-il indiqué lors d'un point de presse avec ses avocats, à l'issue de cette première journée.«C'est une affaire extrêmement complexe», a précisé l'un de ses défenseurs.

«Mes excuses»

Le montant total mentionné par l'accusation s'élève à quelque 340 millions de yens (2,6 millions d'euros au cours actuel). En début de matinée, une centaine de particuliers attendaient devant le tribunal, mais seulement 21 ont été choisis par tirage au sort pour assister à cette première audience, et la moitié ne sont pas restés jusqu'à la fin.  

Mark Karpeles, qui s'est défini devant les magistrats comme informaticien, bénéficie de l'assistance de deux interprètes japonaises. La lecture de l'acte d'accusation, avec forces détails, a duré près de 30 minutes en japonais, puis autant en français, une durée inhabituelle, au point que le juge principal a demandé au prévenu de s'asseoir.

Mark Karpeles a contesté avoir sciemment usé à ses fins de l'argent d'autrui et a une fois encore affirmé que la plateforme MtGox avait été victime d'une attaque informatique extérieure. «La faillite de MtGox a entraîné beaucoup de dommages et, en tant que PDG à l'époque, je présente mes excuses pour ne pas avoir su l'empêcher», a-t-il déclaré.

«Ce procès ne vise pas à éclairer les raisons pour lesquelles MtGox a fait faillite», a déploré l’intéressé, des propos répétés en conférence de presse par un de ses avocats. «Les bitcoins disparus doivent être retrouvés. Et les recherches doivent continuer», a ajouté le prévenu promettant de faire son possible dans ce but sans «pouvoir divulguer plus d'informations à ce stade».

«Faire attention»

Mark Karpeles avait été mis en examen mi-septembre 2015 puis emprisonné, après déjà 6 semaines de garde à vue. Relâché il y a un an moyennant une caution, cet informaticien chevronné, qui avait déjà écopé d'une condamnation en France en 2010 pour intrusion dans un système informatique, prépare depuis sa défense.

Et d'affirmer, que depuis qu'il est sorti de détention, il a retrouvé une vie à peu près normale, «grâce au soutien de ses avocats». Il continue de s'intéresser de près au bitcoin «dont la valeur a beaucoup augmenté» tout en mettant en garde sur les risques que peuvent représenter les monnaies virtuelles. «Il faut faire attention», a-t-il insisté.

«Les chefs d'accusation retenus contre lui risquent de ne pas couvrir tout ce qui est arrivé au sein de MtGox, donc il s'agit juste de voir jusqu'où vont les investigations», a déclaré à l'AFP un des investisseurs lésés, Kolin Bruges. Lui comme beaucoup d'autres attendaient ce procès et espèrent récupérer un pourcentage de leur mise initiale.

Selon des médias japonais, les sommes qu'ils avaient investies pourraient leur être remboursées en tout ou partie, au choix en devises traditionnelles ou en bitcoins.

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