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L'intelligence artificielle constitue la plus grande menace pour la civilisation, selon Elon Musk

«Tant que les gens ne verront pas des robots tuer leurs prochains en pleine rue, ils ne réagiront pas car le risque est trop impalpable», selon Elon Musk. «Tant que les gens ne verront pas des robots tuer leurs prochains en pleine rue, ils ne réagiront pas car le risque est trop impalpable», selon Elon Musk. [© «A.I. Intelligence Artificielle» de Steven Spielberg.]

L'humain détrôné par la machine ? Le PDG de Tesla et de Space X, Elon Musk, a alerté les politiques américains sur les potentiels dangers de l'intelligence artificielle.

«Les accidents de voiture, les crashs d'avion, les drogues ou la mauvaise alimentation sont une menace pour les individus, mais pas pour l'humanité dans son ensemble. L'intelligence artificielle (IA) est un risque fondamental pour l'existence même de la civilisation humaine», a plaidé le technophile milliardaire, lors d'une réunion de l'association des gouverneurs américains organisée le week-end dernier.

Un robot, plus capable que toute l'humanité ?

Première source d'inquiétude : la suppression des emplois destinés à être occupés par des machines, à commencer par le secteur des transports. «Il y aura assurément un bouleversement au niveau du travail. Ce qui va se passer, c'est que les robots seront capables de faire tout mieux que nous. Et par nous, je veux dire, toute l'humanité réunie», a prédit l'ingénieur de formation. D'après les chercheurs américains du Future of Humanity Institute, les intelligences artificielles pourront ainsi remplacer les humains dans toutes les professions d'ici à 2060. D'où l'intérêt d'instaurer un revenu universel, selon Musk.

Car les machines gagnent en intelligence plus rapidement que prévu. La preuve : l'an dernier, AlphaGo, intelligence artificielle créée par Google, «a battu à plate couture le champion du monde de Go, un jeu de stratégie plus complexe que les échecs. Et il peut désormais jouer contre les cinquante meilleurs joueurs et tous les écraser», selon Elon Musk. Une victoire de la machine contre l'homme que les chercheurs n'espéraient pas voir venir avant au moins vingt ans.

«Tant que les gens ne verront pas des robots tuer...»

Autre objet de préoccupation du milliardaire : la capacité qu'ont les machines de développer de façon autonome leurs aptitudes physiques plus rapidement que n'importe quel être humain. «On voit désormais des robots qui peuvent apprendre à marcher en seulement quelques heures», a-t-il expliqué.

«Je travaille sur les formes les plus avancées en matière d'intelligence artificielle et je pense qu'on devrait s'alarmer de ses progrès. Mais tant que les gens ne verront pas des robots tuer leurs prochains en pleine rue, ils ne réagiront pas car le risque est trop impalpable. Sauf que, lorsque nous voudrons modifier la législation sur l'intelligence artificielle, il sera déjà trop tard.» Une prédiction que Elon Musk partage avec le scientifique Stephen Hawking et le fondateur de Microsoft Bill Gates, tous deux convaincus des dangers de l'intelligence artificielle.

Servitude volontaire, fake news et George Orwell

Cependant, avant l'avènement d'un robot tueur façon Blade Runner, le danger pourrait d'abord venir des «réseaux d'intelligence artificielle», a prévenu Elon Musk. Un réseau doté «d'une telle intelligence pourrait provoquer une guerre, par exemple en diffusant des fake news ou en espionnant des comptes de messagerie», selon l'entrepreneur. La dernière campagne électorale américaine, marquée par la diffusion de fausses nouvelles et le piratage des emails d'Hillary Clinton, a d'ailleurs donné un avant-goût de ces prédictions fatalistes.

«C'est fou, aujourd'hui, nous vivons tranquillement dans un monde que George Orwell [auteur de 1984] aurait trouvé complètement fou», a-t-il déclaré, prenant comme exemple le smartphone – doté d'un microphone qui peut être enclenché à notre insu, d'une puce qui peut être géolocalisée et d'une caméra qui diffuse nos informations personnelles. «Et nous faisons cela de notre plein gré», s'est-il désolé.

Les solutions ? Surveiller de près les progrès de l'intelligence artificielle, quitte à légiférer dès maintenant pour anticiper les risques. Ou encore – et c'est le souhait d'Elon Musk – coloniser la planète Mars, afin d'établir un «plan de secours» si jamais les machines prennent le dessus sur Terre. Une question  demeure : peut-on voyager jusqu'à Mars sans avoir recours à une intelligence artificielle ? Et les robots ne seront-ils pas capables de venir rejoindre les humains sur Mars par eux-mêmes ?

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