Un Indonésien de 34 ans a été condamné à huit mois de prison, mercredi, pour avoir fait pousser du cannabis.
L’affaire a attiré l’attention de tout le pays, où la législation anti-drogues est l’une des plus intransigeante au monde, allant jusqu’à prévoir la peine de mort pour les trafiquants.
Ni dealer, ni consommateur
Et pour cause : le délit du condamné, un certain Fidelis Arie Sudewarto, partait d’une bonne intention. Il a en effet précisé qu’il avait démarré ses cultures de marijuana afin de soulager les douleurs de sa femme, souffrant de syringomyélie, une maladie grave de la moelle épinière.
«Nous sommes très déçus du verdict, car les juges ont admis eux-mêmes que notre client n’était pas impliqué dans un trafic de drogue, n’est pas un dealer, et pas même un consommateur», a commenté l’avocate du condamné, Marcelina Lin, précisant que l’homme avait passé plusieurs tests, prouvant qu’il ne consommait pas de drogue.
Un traitement efficace
Elle a raconté que Sudewarto avait commencé à faire pousser de la marijuana après avoir lu sur Internet plusieurs articles expliquant que la plante pouvait soulager la douleur de sa femme. Il était conscient d’enfreindre la loi en faisant cela.
Le traitement au cannabis a semblé fonctionner, puisque sa femme, Yeni Riawati, a commencé à se sentir mieux après avoir consommé de la marijuana. La maladie de sa colonne vertébrale a même commencé à se résorber, souligne l’avocate. Malheureusement, Yeni Riawati est décédée un mois après l’arrestation de son mari.
Loi imparfaite
La Cour a ordonné à Sudewarto de payer une amende de 1 milliard de roupies indonésiennes (63.400 euros) ou de faire un mois de prison supplémentaire. Le veuf, père de deux enfants, a déclaré qu’il était déçu par la décision de justice. «Mais il a dit que peu importait le verdict, cela ne ramènerait pas sa femme à la vie», a précisé Marcelina Lin.
Le verdict a été condamné par les activistes et organisations de défense des droits de l’homme. «La loi est imparfaite. Sudewarto a effectivement violé la loi, mais il a fait cela pour sauver une vie humaine», a commenté l’avocat spécialiste des droits de l’homme, Ricky Gunawan.