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Les mouvements anti-touristes se multiplient en Europe

A Venise, les habitants protestent contre le tourisme de masse et le passage des paquebots de croisière. [ANDREA PATTARO / AFP]

En plein cœur des vacances d’été, les actes anti-touristes se propagent de plus en plus dans les destinations européennes phares.

Ces mouvements ont commencé dans les villes les plus touchées par le tourisme de masse : Barcelone et Venise. Dans la ville catalane, les conséquences de cet engouement sont pointées du doigt depuis plusieurs années : cette ville est en effet si prisée des vacanciers que la grande majorité des appartements est proposé en location, rendant la propriété inaccessible aux Barcelonais.

Pour protester contre leur venue, le groupe Arran, un mouvement de jeunesse du parti d’extrême-gauche CUP, s’en sont violemment pris à un bus de tourisme ce mercredi 8 août, taggant sur le véhicule les mots «le tourisme tue les quartiers».

Et à Venise, qui attire près de vingt millions d’amoureux chaque année, la colère des quelques 55.000 vénitiens ne cesse de monter. Ces derniers voient en effet de gigantesques paquebots traverser cette ville, construite sur de frêles pilotis. Le mois dernier, 2.000 personnes ont parcouru la ville, dénonçant la pollution des bateaux et la hausse des prix des appartements.

Des mesures demandées pour lutter contre le tourisme de masse

Depuis, d’autres destinations européennes ont imité Barcelone et Venise. En Espagne, Majorque et Saint-Sébastien ont ainsi prévu de mener des marches anti-touristes le 17 août, lors du festival de la Semana Grande.

Face à la multiplication de ces mouvements de colère, l’Organisation mondiale du tourisme (UNWTO) a appelé les autorités locales à prendre les mesures nécessaires afin d’encadrer ce secteur, qui peut être le «meilleur allié» d’un pays.

«S’assurer que le tourisme est une expérience enrichissante pour les visiteurs ainsi que les hôtes nécessite des principes touristiques solides et durables, des pratiques et des engagements autant nationaux que locaux», a expliqué Taleb Rifai, porte-parole de l’Organisation, au Guardian. Il préconise de gérer efficacement les foules, diversifier les lieux touristiques ainsi que les activités, en prenant en compte les besoins des communautés locales.

Quelques villes ont d’ores et déjà pris quelques mesures : Barcelone traque les locations non-autorisées sur Airbnb, tandis que Venise envisage d’interdire la construction de tout nouvel hôtel.

Quant à Dubrovnik, nouvelle destination touristique prisée, le maire a fait installer des caméras dans sa vieille ville, dans le but de compter les visiteurs et d’éviter que des foules de touristes ne l’envahissent. 

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