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Alt-right: qui sont les extrémistes qui ont manifesté à Charlottesville ?

Un homme mime un égorgement alors qu'il marche dans un cortège de l'alt-right Un homme mime un coup de couteau dans la gorge alors qu'il marche avec des suprémacistes blancs, des néo-nazis, et autres mouvements apparentés à l'alt-right, à Charlottesville (11 août 2017)[CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

La manifestation d’extrême-droite de Charlottesville (Etats-Unis), où un terroriste suprémaciste a tué un opposant au défilé, a remis le mouvement «alt-right» sur le devant de la scène.

Le mot sonne comme un raccourci clavier Windows, mais est en fait l’abréviation d’«alternative right», et désigne en fait un courant beaucoup plus sombre.

Une mouvance étanche aux droits de l'Homme

Le terme «alt-right» qualifie une mouvance d’extrême-droite née à la fin des années 2000. Il regroupe plusieurs idéologies, qui ont toutes pour point commun de puiser dans l'extrême-droite traditionnelle et des courants défendant une identité blanche. Développée après l’arrivée au pouvoir de Barack Obama, cette mouvance sans structure formelle qui s'exprime principalement sur internet, a été largement stimulée par l’élection de Donald Trump.

L’un des objectifs de l’alt-right est de défendre une culture occidentale blanche, qui serait menacée par le métissage naturel de la société. Pour se faire, les soutiens de l’alt-right prônent un «nettoyage ethnique» ainsi que la création d’un «Ethno-Etat blanc». Toutefois, résumer l’alt-right à un mouvement raciste serait un raccourci, presque arrangeant pour l’image du mouvement. Les groupuscules appartenant à cette extrême-droite américaine décomplexée ne sont pas uniquement racistes, mais étanches aux droits de l’homme en général. Ainsi s’illustrent-ils également par leurs luttes, contre les immigrés, les homosexuels, les droits des femmes, ou encore les transsexuels.

Le terroriste est apparenté à un mouvement suprémaciste

Ça n’est pas le cas de toutes les idéologies que l’on retrouve au sein du mouvement. Le suprémacisme blanc, par exemple, est un courant entièrement raciste, qui a émergé au XVIIe siècle. S’appuyant sur des pseudos théories scientifiques qui prétendent étudier les différences entre les ethnies, ce mouvement est persuadé que les blancs sont supérieurs aux autres êtres humains, du simple fait de la couleur rose-pâle de leur organe épidermique. Leur place dans l’alt-right est justifiée par leur peur du métissage de la société et leur souhait d’un Etat uniquement réservé aux blancs.

Le terroriste soupçonné d’avoir tué une personne lors de la manifestation de Charlottesville était présent à l’événement sous la bannière du groupuscule Vanguard America. Ce groupe suprémaciste est tout droit issu de la scission d’un groupe néonazi, qui pioche pour sa part son inspiration directement dans l’idéologie hitlérienne et la domination de la «race aryenne».

«Alt-right», un terme fourre-tout de l'extrême-droite décomplexée

Les néo-nazis sont de fait inclus dans ce terme d’ «alt-right»,  comme le sont le Ku Klux Klan (un groupe suprémaciste), les séparatistes blancs (qui considèrent que les blancs doivent exister séparément des autres), les nationalistes blancs (qui acceptent une société mixte du moment qu’elle est dominée par les blancs) ou encore les néo-confédérés (qui souhaitent perpétrer les valeurs chrétiennes en retournant à la Confédération des Etats du Sud), ou encore bien d'autres groupuscules extrêmistes.

Au total, le site Southern Poverty Law Center a recensé 917 groupuscules de haine (toutes tendances confondues) actifs sur le territoire américain, dont la plupart peuvent être assimilés à l’alt-right. Toutes ces nuances expliquent le fait que les militants de ces groupuscules contestent le terme «alt-right», qu’ils jugent être un fourre-tout de courants d'extrême-droite. 

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