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La consommation de viande, première cause du réchauffement climatique

L'élevage intensif émet plus de CO2 que l'ensemble des transports de la planète. [AFP / ARCHIVES]

Le réchauffement climatique s'accélère. Et parmi les causes de ce phénomène qui menace l'humanité, la consommation de viande et l'élevage destiné à l'alimenter occupent une place importante. Car ils représentent la première source d'émissions de CO2 sur la planète, devant les transports.

Les animaux et l'agriculture liée à leur alimentation (soja, notamment) sont à l’origine de 15% des émissions de gaz à effet de serre, soit plus que la totalité des émissions de CO2 liées aux transports (voitures, avions, etc...).

Une étude de la Oxford Martin School avait ainsi conclu que l'adoption massive d'un régime végétarien au niveau mondial réduirait de deux tiers les émissions de CO2 liées à l'alimentation, qui elle même représente un tiers des émissions de CO2.

La consommation massive de viande entraîne la mise en place de cheptels de bêtes un peu partout sur Terre. Selon les calculs de AsapSCIENCE, 25 milliards de poulets, 1,5 milliard de vaches, et un milliard de moutons et de cochons fouleraient ainsi le sol terrien actuellement. Chaque année, près de 150 milliards d'animaux sont tués pour être mangés, soir près de 2000 par seconde.

Lutter contre le réchauffement climatique

Actuellement, la FAO estime que 83 % de la surface agricole mondiale est utilisée pour l'élevage (pâturage du bétail et production de céréales destinées à les nourrir). Ce, alors qu'il ne produit que 18% des calories nécessaires et 37% des protéines, selon une étude publiée par le journal Science.  

Et le développement des terres agricoles pousse à la déforestation : 91 % des terres « récupérées » dans la forêt amazonienne (via des incendies notamment) servent ainsi aux pâturages ou à la production de soja, destiné à nourrir le bétail (en France, les animaux absorbent 90% du soja consommé chaque année). Et moins de forêt, c’est moins d’émissions de dioxyde de carbone absorbées, alors que la déforestation libère le CO2 retenu par les arbres dans l'atmoshpère.

Sans l'élevage intensif d'animaux, les terres qu’ils foulent – approximativement de la taille du continent africain - pourraient être utilisées pour planter légumes, fruits ou céréales. Par ailleurs, la vie végétale pourrait reprendre le dessus, ce qui permettrait de freiner les effets du réchauffement climatique

70% DE LA SURFACE AGRICOLE MONDIALE UTILISÉE POUR LE BÉTAIL

Le retour d’arbres ou de végétaux sur ces terrains permettrait d’absorber davantage de CO2. Autre avantage, l’absence de bêtes d’élevage réduirait énormément la consommation d’eau dans le monde entier. Actuellement, l’utilisation d’eau douce est consacrée à 70% à l’agriculture, et en grande majorité à l’élevage. Et le bétail est à l'origine d'une pollution importante, leurs excréments étant notamment rejetés dans les fleuves et donc dans les océans. Le Golfe du Mexique est ainsi devenu une «zone morte». 

En élevage industriel, la production d’un kilogramme de bœuf absorbe par exemple 13.500 litres d’eau. C’est bien plus élevé que la consommation nécessaire à la culture de céréales telles que le riz (1.400 litres) ou le blé (1.200). En 2002, un tiers des céréales produites et récoltées dans le monde avait directement servi à nourrir le bétail. Cela représentait au niveau mondial 670 millions de tonnes, soit assez pour nourrir trois milliards d’êtres humains.

Une étude parue en 2013 notait que l’« empreinte eau » des Européens liée à leur alimentation pourrait baisser de 23 % à 38 % en diminuant ou supprimant la part de la viande dans les repas.

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