Des bombardiers lourds et des chasseurs furtifs de l'armée américaine ont participé jeudi en Corée du Sud à un exercice à munitions réelles, dans une démonstration de force après le tir de missile de Pyongyang au-dessus du Japon.
Le survol du Japon mardi par un Hwasong-12 de portée intermédiaire a constitué une nouvelle escalade dans la crise sur la péninsule, après deux tirs de missiles intercontinentaux qui semblent mettre une bonne partie du continent américain à portée des armes de Pyongyang.
Si ce lancement a été unanimement condamné par le Conseil de sécurité de l'ONU, les capitales étrangères sont divisées sur la marche à suivre face à la Corée du Nord. Tokyo et Londres ont ainsi plaidé jeudi pour un renforcement du «rythme des sanctions» vis-à-vis de Pyongyang, tandis que Pékin, principal soutien de la Corée du Nord, dénonçait les appels à de nouvelles sanctions.
Exercice conjoint avec la Corée du Sud
En attendant, deux bombardiers B-1B du territoire américain de Guam, dans le Pacifique, et deux chasseurs furtifs F-35B des Marines de la base d'Iwakuni, au Japon, ont pris part en Corée du Sud à un exercice aux côtés de quatre chasseurs sud-coréens.
«Les armées de l'air sud-coréenne et américaine ont mené un exercice d'interdiction de l'espace aérien destiné à affronter avec fermeté les tirs répétés de missiles balistique par la Corée du Nord et le développement de ses armes nucléaires», a déclaré l'armée de l'air sud-coréenne dans un communiqué.
L'exercice s'est déroulé dans la province de Gangwon, à 150 kilomètres au sud de la Zone démilitarisée (DMZ) frontalière entre les deux Corées.
Les survols de la péninsule par des B-1B ne manquent jamais de susciter la colère de Pyongyang, qui les avait évoqués en annonçant son projet de tirer quatre missiles à proximité de Guam.
Avec la menace proférée par le président américain Donald Trump de déchaîner le «feu et la colère» sur Pyongyang et le tir nord-coréen de mardi, les tensions ont redoublé d'intensité depuis début août.
Un porte-parole de l'armée de l'air sud-coréenne a précisé que cet exercice n'avait rien à voir avec les manoeuvres militaires annuelles «Ulchi Freedom Guardian» (UFG) qui ont pris fin jeudi. Des dizaines de milliers de soldats sud-coréens et américains ont pris part pendant près de deux semaines à ces manoeuvres largement fondées sur des simulations sur ordinateur. Ces exercices annuels sont vus par Pyongyang comme la répétition provocante de l’invasion de son territoire. Chaque année, il brandit la menace de représailles militaires.