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Le pape François sur tous les fronts

Le Pape François, ici sur la place Saint-Pierre de Rome, est attendu mercredi 6 septembre à Bogota. Le Pape François, ici sur la place Saint-Pierre de Rome, est attendu mercredi 6 septembre à Bogota.[ANDREAS SOLARO / AFP]

Acteur majeur de la réconciliation avec les Farc, le souverain pontife arrive ce mercredi 6 septembre à Bogota. Un nouvel exemple de son volontarisme sur le plan international.

Il veut faire de la religion un instrument de dialogue, à une époque où elle est souvent perçue comme un facteur de division.

Le pape François arrive en Colombie, pour asseoir la réconciliation entre l’Etat et l’ex-guérilla des Farc. Après avoir reçu, en 2016, le président José Manuel Santos au Vatican pour encourager ce processus de paix, ce voyage apparaît comme une nouvelle démonstration de l’engagement diplomatique du souverain pontife. 

Depuis son arrivée au Saint-Siège en 2013, le pape François s’est en effet imposé comme une figure de premier plan sur la scène internationale, tranchant avec son discret prédecesseur, Benoît XVI.

Réconcilier les anciens adversaires

En quatre ans, François a multiplié les initiatives en faveur de la résolution des conflits, y compris dans de ceux qui semblaient insolubles. En amont du rapprochement américano-cubain de 2014, il avait ainsi envoyé une lettre secrète aux présidents Barack Obama et Raul Castro, puis reçu des émissaires des deux pays à Rome pour des négociations discrètes. 

Aujourd’hui, le Vatican tente également de jouer un rôle de facilitateur dans la crise au Venezuela, pour favoriser le dialogue entre l’opposition et le gouvernement de Nicolas Maduro. 

Et ce volontarisme diplomatique est loin de se limiter à l’Amérique latine, terre d’origine du pape argentin. En 2015, l’évêque de Rome s’est ainsi rendu, à ses risques et périls, en Centrafrique, pour encourager la reprise du dialogue entre chrétiens et musulmans. 

Dans la même perspective, il prévoit de visiter fin novembre la Birmanie, en proie à un conflit meurtrier avec la minorité rohingya. 

Cette diplomatie religieuse lui tient en effet très à cœur. Un engagement qui l’a amené à recevoir l’imam d’Al Azhar, Ahmed el-Tayeb, l’une des plus hautes autorités de l’islam sunnite, au Vatican en 2016, avant de lui rendre visite au Caire un an plus tard. 

Autre symbole fort, le pape François a réussi, en juin 2014, à réunir le président israélien de l’époque, Shimon Peres, et son homologue palestinien, Mahmoud Abbas, pour une prière commune. 

Une diplomatie du XXIe siècle

Au-delà de son rôle d’artisan de la paix, le souverain pontife s’est également emparé des deux grands dossiers internationaux actuels, que sont l’écologie et l’accueil des migrants. 

D’une part, il a publié une encyclique consacrée à la préservation de l’environnement, Laudato si’, et vivement encouragé la COP21. De l’autre, il a choisi pour son premier déplacement, en 2013, l’île de Lampedusa, qui abrite de nombreux migrants, et appelé à l’accueil inconditionnel des demandeurs d’asile. 

Ces prises de positions fortes sur des enjeux nouveaux pour l’Eglise, alliées à des choix de déplacements peu conventionnels (Corée du Sud, Albanie...), ont permis à François de moderniser considérablement la diplomatie du Vatican.     

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