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Tout ce qu'il faut savoir sur le référendum en Catalogne

La région de Catalogne, dont la superficie équivaut à celle de la Belgique, compte 7,5 millions d'habitants. [AFP - Image d'illustation]

Le 1er octobre prochain, les Catalans seront invités à s'exprimer sur l'indépendance de leur région. Pourquoi la tenue de ce scrutin est-elle si controversée ? Tout ce qu'il savoir pour comprendre la crise politique actuelle. 

Les habitants de la Catalogne en âge de voter seront appelés aux urnes le 1er octobre prochain. Ils devront choisir à cette date s'ils souhaitent l'indépendance de leur région vis-à-vis de la monarchie constitutionnelle parlementaire espagnole dont elle fait partie aujourd'hui. Mais la tenue de ce scrutin, considérée comme illégale par Madrid, n'est pas encore acquise...

La Catalogne, c'est quoi ?

La Catalogne est une région espagnole où vivent 7,5 millions de personnes (sur 47 millions au total dans le pays), au nord-est du pays. En plus de l'Espagnol (ou Castillan), le Catalan est la seconde langue officielle dans cette région de la taille de la Belgique.

Au niveau économique, ce territoire se porte bien. Sa ville principale, Barcelone, aussi la seconde ville de l'Espagne, concentre une activité touristique très importante. En 2014, la Catalogne produisait 20 % des richesses du pays et était responsable d'un quart des exportations espagnoles. 

Au niveau politique, la région a un statut de communauté autonome. C'est pourquoi elle dispose d'un gouvernement et d'un Parlement. 

Pourquoi un référendum ?

Le président de la Catalogne, Carles Puigdemont, l'avait annoncé en juin. Le 1er ocotbre, les Catalans devront décider de leur avenir dans les urnes. Début septembre, le Parlement régional avait alors voté une loi entérinant la tenue de ce referendum. 

Mais la volonté d'indépendance des Catalans ne date pas d'hier. En 2010, alors que la région avait acquis un statut particulier (un statut d'autonomie), la Cour constitutionnelle avait retiré à la Catalogne des compétences dont elle avait la charge depuis 2006. A cette époque, elle était quasiment considérée comme un pays dans l'état espagnol. Ce rétropédalage avait échaudé les indépendantistes.  

Lors des élections régionales de 2015, les élus indépendantistes, majoritaires au scrutin pour la première fois, avaient promis l'indépendance à leurs électeurs. 

Pourquoi la tenue du scrutin est incertaine ? 

Mais voilà, depuis que la campagne des indépendantistes bat son plein, le pouvoir Espagnol est loin de rester passif. A contrario, Madrid a dégainé un arsenal juridique afin que le référendum d'autodétermination soit invalidé et considéré comme illégal.

Au lendemain de la validation de la loi autorisant la mise en place du scrutin au Parlement catalan le 6 septembre, la cour constitutionnelle espagnole a invalidé la loi portant sur le référendum. Madrid a également menacé les maires des villes catalanes qui organiseront le vote de poursuite judiciaires.

Plus récemment, ce mercredi 20 septembre, la garde civile espagnole a arrêté le bras droit du vice-président du gouvernement de Catalogne et a perquisitionné le siège de l'exécutif régional, à Barcelone. Sans compter que Madrid exerce un contrôle budgétaire sur la Catalogne afin de garantir qu'aucun centime d'argent publique ne finance ce scrutin «illégal». 

Pourtant, les Catalans et leurs soutiens (dont font partie les Basques) maintiennent le cap. De nombreuses manifestations ont eu lieu ces dernières semaines en faveur de la tenue du scrutin. Le 11 septembre dernier, environ 1 million de Catalans avaient battu le pavé, d'après la police municipale de Barcelone. 

Le «oui» peut-il l'emporter ? 

D'après un sondage daté du mois de juin, 34,7 % des Catalans se prononcaient en faveur de l'indépendance. Reste à savoir si les méthodes (très) dissusasives de Madrid ne contribueront pas à faire gonfler ce ratio. 

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