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La disparition des insectes menace la Terre d'un «armageddon écologique»

Les chercheurs suspectent que les pesticides agricoles et engrais soient responsables de cette hécatombe préoccupante.

Depuis 1989, les populations d’insectes volants ont chuté de près de 80% en Europe, selon une étude internationale publiée cette semaine par la revue PLoS One.

En analysant des données de captures d’insectes réalisées depuis près de trois décennies dans soixante-trois réserves naturelles en Allemagne, l’étude montre en outre que le déclin des abeilles domestiques, très médiatisé par le monde apicole, n’est que la part émergée d’un problème écologique bien plus vaste.

«Nos résultats documentent un déclin dramatique des insectes volants, de 76 % en moyenne et jusqu’à 82 % au milieu de l’été, dans les aires protégées allemandes, en seulement vingt-sept ans», écrivent Caspar Hallmann (université Radboud, Pays-Bas) et ses coauteurs. Cela excède considérablement le déclin quantitatif, estimé à 58 %, des vertébrés sauvages depuis 1970.»

Pesticides et engrais responsables ? 

Les chercheurs suspectent que les pesticides agricoles et engrais soient responsables de cette hécatombe préoccupante. Selon leurs conclusions, ce fort déclin a été observé quels que soient les changements météorologiques, l’utilisation des sols ou les caractéristiques de l’habitat.

«La diminution de la biomasse des insectes ailés est suspectée depuis longtemps mais s’est avérée être plus sévère qu’on ne le pensait», a relevé Caspar Hallmann. «Le fait que la population de ces insectes se réduise dans de telles proportions et sur d’aussi vastes étendues géographiques est encore plus alarmant», a-t-il jugé. Selon lui, la plupart des zones étudiées sont des réserves naturelles protégées mais, malgré cela, leur masse a été fortement réduite.

Les mammifères touchés à leur tour ?

Bien que l’étude a été faite en Allemagne, ces sont probablement représentatifs de ce qu’il se passe dans une grande partie de l’Europe et ailleurs dans le monde où des réserves naturelles sont au milieu de terres agricoles. «Alors que des écosystèmes entiers dépendent des insectes pour la nourriture et la pollinisation, on peut s’inquiéter d’un déclin des populations d’oiseaux et de mammifères qui s’en nourrissent», a prévenu Hans de Kroon, également de l’université de Radboud.

«On peut difficilement imaginer ce qu’il pourrait advenir si ce phénomène de disparition des insectes ailés se poursuivait», s’est inquiété celui qui a dirigé cette étude. Mais les causes de ce déclin n’étant pas clairement établies à ce stade, il est difficile de prendre des mesures concrètes pour l'enrayer, ajoute-t-il.

Ces chercheurs espèrent que leurs conclusions serviront de signal d'alarme et entraîneront rapidement des études supplémentaires pour déterminer l'origine de cette disparition d'insectes volants, dans le but de la combattre. 

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