On doit l'initiative à Jessica Newton, Miss Pérou 1987. Le 29 octobre dernier, lors de la dernière cérémonie du concours de beauté, les 23 candidates ont dénoncé les violences dont sont victimes les femmes péruviennes.
Une à une, elles ont ainsi pris la parole comme le veut la tradition. Mais au lieu de décrire leurs mensurations, elles ont annoncé des chiffres terribles afin de faire prendre conscience des violences quotidiennes que subissent toutes leurs compatriotes femmes à travers le pays.
Camila Canicoba, la première prétendante, fait part de 2.202 cas de «féminicides» sur les neuf dernières années dans le pays. Samantha Batallanos prend ensuie le micro pour dire «qu’une fille péruvienne meurt toutes les dix minutes à cause de l’exploitation sexuelle».
Cette année, les mensurations des Miss Pérou sont particulièrement importantes. pic.twitter.com/xDGeDpTVYe
— Brut FR (@brutofficiel) 31 octobre 2017
Juana Acevedo a, elle, rappelé que «plus de 70% des femmes [du] pays sont victimes d’harcèlement dans la rue».
Plus de 3.000 Péruviennes victimes du trafic d'êtres humains en trois ans
Au total, ce sont 3.114 femmes qui ont été victimes du trafic d’êtres humains depuis 2014, indiquera quant-à-elle, Romina Lozano, la gagnante du concours.
Cette séquence, unique dans l'histoire de la télévision péruvienne, s’est terminée avec le message du présentateur : «Ce soir, nous ne parlons pas seulement de ces 23 femmes. Ce soir, nous parlons de toutes les femmes de notre pays qui ont des droits et méritent le respect».
Alors qu'en août 2016, des dizaines de milliers de femmes péruviennes étaient descendues dans les rues pour dénoncer les violences dont elles sont victimes, les autorités ont indiqué que 82 ont déjà été tuées du fait de ces violences en 2017.