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Tout savoir sur le glyphosate, cet herbicide controversé

Le glyphosate entre en particulier dans la composition du Roundup, le produit phare de Monsanto. [THIERRY CHARLIER / AFP]

Après un vote non concluant sur le renouvellement pour cinq ans de la licence de l’herbicide controversé, le sort du glyphosate dans l’Union européenne sera examiné le 27 novembre. Mais au fond, qu’est-ce que le glyphosate : la star des herbicides ?

Puissant herbicide, la molécule a été inventée dans les années 70 par des scientifiques de la firme américaine Monsanto. L’entreprise l’a commercialisée à partir de 1 974, notamment sous la marque Roundup.

La molécule tombe dans le domaine public au début des années 2000, ce qui permet à d’autres entreprises de s’en emparer. 

Devenu bon marché, l’herbicide est désormais utilisé partout dans le monde. 720.000 tonnes sont écoulées par an.

D’après une enquête réalisée en 2016 par Cash Investigation, le glyphosate a été le pesticide le plus vendu en France entre 2008 et 2013. On le retrouve dans plus de 750 produits commercialisés, dont le Roundup.

Le glyphosate «s’installe dans le système central des plantes pour les détruire de l’intérieur», a expliqué Carmen Etcheverry, agronome pour France nature environnement, à Franceinfo. Autrement dit, il ne choisit pas ses plantes et détruit tout.

Un herbicide dangereux pour la santé ?

Le 10 mars 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (Cicr), qui dépend de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), classe le glyphosate comme «cancérogène probable pour l’homme».

Mais en novembre 2015, l’Agence de sécurité alimentaire européenne (Efsa) estime qu’«il n’y a pas de lien de causalité entre l’exposition au glyphosate et le développement de cancer chez les humains».

Sur son site internet, Monsanto explique que «La toxicité aigüe du glyphosate est très nettement moins élevée que celle de produits courants comme la caféine ou le sel».

En mars 2017, le débat est relancé par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) qui accuse le glyphosate de pouvoir provoquer des dégâts sérieux aux yeux et affirme que l’herbicide est toxique pour les organismes aquatiques. Selon plusieurs études, des résidus de ce pesticide peuvent êtes retrouvés dans nos cours d’eau mais aussi dans notre alimentation.

Quant à la FNSE, elle estime qu’une interdiction de son utilisation laisserait nombre d’agriculteurs dans une impasse technique «Le glyphosate est nécessaire aux bonnes pratiques agricoles, parmi lesquelles l’agroécologie, l’agroforesterie ou l’agriculture de conservation».

En effet, cet herbicide est pratique pour se débarrasser des herbes indésirables coriaces et invasives. C’est une réelle économie en temps de travail et en carburant. Et selon l’Institut du végétal Arvalis, la suppression du glyphosate coûterait un milliard d’euros par an aux céréaliers français.

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