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Jérusalem, capitale de la discorde

Des heurts ont eu lieu à la frontière entre Israël et les territoires occupés. Des heurts ont eu lieu à la frontière entre Israël et les territoires occupés.[HAZEM BADER / AFP]

Le déplacement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou en Europe, initié ce dimanche 10 décembre à Paris, et qui se poursuit lundi 11 décembre à Bruxelles, prend une dimension imprévue, du fait des tensions croissantes au Proche-Orient.

La situation n’a en effet cessé de s’alourdir depuis l’annonce, mercredi dernier, du président américain Donald Trump de reconnaître officiellement Jérusalem comme capitale de l’Etat hébreu. Alors que la communauté internationale s’accorde à voir dans le statut de la Ville trois fois sainte un élément crucial du processus de paix, la décision unilatérale de Trump a été presque unanimement condamnée.     

Une colère internationale

Les Palestiniens, qui revendiquent Jérusalem-Est comme capitale de leur futur État, ont perçu l’annonce américaine comme un affront. De nombreuses manifestations se sont donc déroulées ces quatre derniers jours dans les Territoires occupés. Dans la bande de Gaza, le chef du Hamas a de son côté appelé à «une nouvelle intifada».

Un mot d’ordre qui a donné lieu à des éclats de violence : des roquettes ont été tirées en direction d’Israël, qui a répliqué par des raids aériens contre des positions du Hamas, tuant quatre personnes. À Jérusalem, c’est un garde qui a été poignardé et grièvement blessé hier par un Palestinien. 

Mais les répercussions de la crise ne se limitent pas à la région. Des manifestations se sont en effet tenues dans le monde entier, en particulier dans des pays musulmans comme la Turquie, le Maroc ou l’Indonésie, où des milliers de personnes sont descendues, hier, dans les rues de Jakarta. Par ailleurs, au Liban, un rassemblement devant l’ambassade des Etats-Unis a donné lieu à des heurts. 

Tous les pays de la région ont condamné la décision de Donald Trump, et la Ligue arabe l’a appelé à revenir dessus. Particulièrement virulent, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de son côté qualifié Israël d’«État terroriste» et «tueur d’enfants». Il a appelé à aller «au-delà des condamnations» lors du sommet de l’Organisation de la coopération islamique, prévu mercredi à Istanbul.

La bascule encore évitable ? 

Malgré ces prises de positions martiales, la mobilisation des puissances régionales et internationales n’a, de fait, pas dépassé les condamnations. En dehors du monde arabe, la plupart des critiques adressées à Donald Trump se sont doublées d’appels au calme. Le pape François a notamment réclamé la «sagesse» et la «prudence de tous». Des messages d’apaisement qui peuvent encore être entendus. 

En dépit de heurts isolés, le déchaînement de violence redouté par certains n’a en effet pas eu lieu. Les chances de voir la pression redescendre progressivement sont d’autant plus réelles que le déménagement de l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem annoncé par Donald Trump n’est pas imminent. Un délai de plusieurs années pourrait s’avérer nécessaire pour trouver et sécuriser un site susceptible d’accueillir l’institution.

La question pourrait alors passer au second plan, les Palestiniens étant par ailleurs mobilisés par un autre dossier, celui de leur propre réconciliation, dans le cadre de l’accord signé en octobre entre le Hamas et le Fatah. 

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