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Quand le président turc s'énerve contre un journaliste français

«Tu ne parles pas comme un journaliste», a lancé le président turc, visiblement très énervé. [LUDOVIC MARIN / POOL / AFP]

Lors de la conférence de presse à l’Elysée avec Emmanuel Macron, le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est pris à un journaliste français, après une question sur le conflit syrien. 

Laurent Richard, qui travaille notamment pour l’émission «Envoyé Spécial» de France 2, a interrogé le chef d’Etat sur l’interception en janvier 2014 de camions des services secrets turcs (MIT), transportant des armes qui auraient été destinées à Daesh. Depuis que l’affaire a éclaté en mai 2015, le gouvernement turc ne cesse de dénoncer un complot mis en place par le prédicateur Fethullah Gülen, ennemi d’Erdogan exilé aux Etats-Unis. Un dossier sensible donc.

«Tu es journaliste, non ?»

C’est ainsi que Recep Tayyip Erdogan est apparu extrêmement agacé par la question. «Je n’ai pas compris. Qui est-ce qui a envoyé des armes en Syrie ? Qui a envoyé des armes en Syrie», a d’abord répondu le président.

Et de s’en prendre au journaliste français, en le tutoyant : «tu ne parles pas comme un journaliste, tu parles exactement comme un membre du FETÖ (l’organisation des partisans de Fethullah Gülen, considérée comme terroriste par Ankara). Ceux qui ont fait ces opérations étaient des procureurs du FETÖ, maintenant ils sont en prison».

Recep Tayyip Erdogan ne s’est pas arrêté là, poursuivant sa diatribe contre Laurent Richard. «Tu me poses cette question, mais pourquoi tu n’interroges pas les Etats-Unis qui ont envoyé 4.000 camions d’armes en Syrie ? Tu es journaliste, non ? Tu aurais dû enquêter là-dessus aussi», a-t-il ainsi souligné.

L’énervement du président turc survient alors que de nombreuses organisations dénoncent les attaques des autorités turques contre la presse. Selon RSF, des dizaines de journalistes sont aujourd’hui en détention et plus de 150 médias ont été fermés par le régime.

«Aujourd’hui j’ai simplement essayé de poser des questions que les journalistes turcs ne peuvent plus poser à Recep Tayyip Erdogan», a d’ailleurs réagi le journaliste français sur Twitter. 

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