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Hôtel attaqué à Kaboul : les assaillants «cherchaient les étrangers»

L'établissement, ouvert en 1969, avait déjà été visé en juin 2011 par une attaque des talibans qui avait fait 21 morts.[WAKIL KOHSAR / AFP]

«Ils cherchaient les étrangers», a raconté un rescapé de l'attaque d'un grand hôtel de Kaboul par les talibans qui a fait ce week-end une vingtaine de morts selon un nouveau bilan, plus du double selon les médias locaux.

Le ministère de la Santé a dénombré 22 corps dans les hôpitaux publics et celui de l'Intérieur rapporte «19 morts dont 14 étrangers et dix blessés, dont six militaires».

Sept Ukrainiens ont été tués dans l'attaque selon le dernier bilan de leur ambassade : «tous travaillaient pour la compagnie aérienne (locale) Kam Air et habitaient à l'hôtel Intercontinental» a précisé l'ambassadeur Viktor Nikitiouk, joint par la chaîne ukrainienne 112.

Mardi, un responsable du département d'Etat des Etats-Unis a indiqué que des Américains figuraient parmi les personnes tuées et blessées.

Au moins 22 victimes

Au moins 22 corps ont été retirés du grand hôtel de Kaboul attaqué ce week-end par des talibans, dont «certains calcinés» sont difficiles à identifier, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé lundi.

Un bilan plus lourd qu'en juin 2011, suite à une attaque des talibans dans qui avait fait 21 morts dans l'établissement. 

«22 corps ont été emmenés dans les hôpitaux, notamment pour pouvoir être identifiés. Certains de ces corps sont tellement calcinés qu'il faudra des tests ADN pour les reconnaître», a indiqué à l'AFP Wahid Majroh, porte-parole du ministère. Le précédent bilan officiel du ministère de l'Intérieur faisait état de «18 morts dont 14 étrangers et dix blessés dont six militaires». 

Selon un responsable des renseignements afghans (NDS) à l'AFP, les corps des six assaillants, tués dans l'assaut des forces spéciales, auraient été gardés séparément de ceux de leurs victimes.

La plupart des victimes tuées par armes à feu

Des médias locaux etiment que le nombre de morts se compterait en dizaines : la chaîne de télévision Tolo News cite ainsi «43 morts selon des sources crédibles». La majorité des blessés ont été emmenés à l'hôpital militaire de Kaboul - interdit à la presse - selon le ministère de la Santé.  Le porte-parole adjoint du ministère de l'Intérieur Nasrat Rahimi, a rapporté lundi à l'AFP que «le commando a fait usage de pistolets, de kalashnikov et de grenades et l'un d'eux portait une veste d'explosifs».

La plupart des victimes ont été tuées par armes à feu mais d'autres ont péri dans l'incendie déclenché au quatrième étage par le commando de six hommes après le début de l'attaque.

Une attaque revendiquée

Selon une source sécuritaire, «deux des assaillants avaient passé la nuit à l'hôtel, enregistrés comme clients». Un des serveurs du restaurant, Hasibullah, 24 ans, blessé dans l'opération, a raconté à Tolo News que «deux hommes en civil» l'ont appelé en entrant «pour passer commande du dîner, avant d'ouvrir le feu au (fusil d'assaut) kalashnikov et de tuer plusieurs clients». Les talibans ont revendiqué cette attaque dans un communiqué, affirmant avoir tué «des dizaines d'étrangers».

L'assaut a pris fin ce dimanche 21 janvier après plus de 12 heures de résistance de la part du commando armé qui avait fait irruption dans l'établissement samedi dans la soirée. «L'attaque est terminée, tous les assaillant ont été tués, 126 personnes ont été secourues dont 41 étrangers», avait annoncé le porte-parole du ministère de l'Intérieur. 

Un hôtel déjà visé en 2011

«Selon nos renseignements, l'attaque a été organisée par le réseau terroriste Haqqani qui bénéficie de sanctuaires hors de l'Afghanistan», affirmait le ministère dans un communiqué. Selon une source de sécurité, le dernier membre du commando s'était retranché «dans une grande chambre avec des otages, afghans et étrangers» qu'il menaçait de tuer. Avant d'être abattu.

«On l'entend crier aux otages qu'il les tuera tous s'il ne peut pas s'en sortir», précisait cette source, illustrant ainsi la terreur qui a régné toute la nuit dans l'établissement, l'Intercontinental de Kaboul propriété de l'Etat afghan et non de la chaine internationale éponyme.

Alors qu'une fumée noire s'échappait du sixième et dernier étage peu après 8h locales (3h30 GMT) dimanche, des hommes ont tenté de s'enfuir par un balcon au moyen de draps noués. L'un d'eux a lâché prise, en direct à la télévision.

L'établissement, ouvert en 1969, avait déjà été visé en juin 2011 par une attaque des talibans qui avait fait 21 morts. Depuis, l'hôtel avait renforcé la surveillance. Mais une journaliste de l'AFP a constaté quelques heures avant la tuerie que la fouille au corps, à l'entrée même du bâtiment, pouvait être aisément contournée en sautant les barrières.

 

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