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Syrie : le régime s'acharne sur la Ghouta orientale

Un homme blessé évacué par des forces de défense civiles sur un brancard, dans la région de la Ghouta, près de Damas, le 20 février 2018 [ABDULMONAM EASSA / AFP] 400.000 personnes sont encore prises au piège dans cette enclave. [ABDULMONAM EASSA / AFP]

Les aviations syrienne et russe se sont acharnées mardi sur une enclave rebelle proche de Damas, malgré les appels de l'ONU à mettre fin à cette «souffrance insensée».

Au total, au moins 250 civils, dont près de 60 enfants, ont été tués depuis dimanche, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), dans les bombardements sur la Ghouta orientale, fief rebelle assiégé par le régime depuis 2013. Selon l'OSDH, 17 civils ont péri dimanche, 127 lundi et 106 mardi.

Cette sanglante campagne a été entamée au début du mois par le régime de Bachar al-Assad et semble annoncer un assaut terrestre contre le dernier fief rebelle proche de la capitale, en proie à une grave crise humanitaire.

L'aviation de la Russie, qui soutient Damas, a bombardé mardi la Ghouta orientale pour la première fois depuis trois mois, touchant notamment un des principaux hôpitaux de la région, à Arbine, désormais hors service. L'Unicef a exprimé sa colère : «Aucun mot ne rendra justice aux enfants tués, à leurs mères, leurs pères, et à ceux qui leur sont chers».

Les bombardements de civils «doivent cesser maintenant», a déclaré le coordinateur de l'ONU pour l'aide humanitaire en Syrie, Panos Moumtzis, tirant le signal d'alarme pour les quelque 400.000 personnes prises au piège dans l'enclave rebelle, dernier fief de l'opposition près de la capitale syrienne.

Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves le Drian, a dit craindre «un cataclysme humanitaire» en Syrie et a annoncé qu'il se rendrait à Moscou et à Téhéran, les deux principaux appuis du président Assad. Le département d'Etat américain s'est dit «extrêmement préoccupé» par la situation dans la Ghouta orientale et a dénoncé dénonçant les «tactiques» du régime consistant à «assiéger et affamer».

Hôpitaux bombardés

Des centaines de blessés ont afflué mardi dans les hôpitaux de fortune de la Ghouta orientale, ont constaté des correspondants de l'AFP. Les lits manquent et les blessés sont soignés à même le sol tandis que les salles d'opération tournent à plein régime.

«Nous avons reçu un enfant d'un an, le corps tout bleu, le cœur battant à peine. Au moment où je lui ouvrais la bouche pour introduire un tube respiratoire, j'ai découvert qu'elle était remplie de sable. Il avait été récupéré sous les décombres», a raconté à l'AFP le docteur Abou Al-Yousr de l'hôpital d'Arbine, mis plus tard hors service par deux bombardements russes selon l'OSDH. «J'ai alors rapidement dégagé le sable de sa bouche mais celui-ci avait atteint les poumons. Nous les avons alors nettoyés et il s'est mis de nouveau à respirer», a expliqué ce médecin après avoir sauvé l'enfant. "Il s'agit d'un cas parmi des centaines", selon lui.

Outre celui d'Arbine, six autres hôpitaux ont été visés par les bombardements au cours des dernières 48 heures, dont trois sont désormais hors service, selon l'ONU.

Selon le quotidien Al-Watan, proche du régime syrien, ces frappes «sont un prélude à une opération d'envergure (terrestre), laquelle peut commencer à tout moment».

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