En direct
A suivre

Gaza : de nouveaux heurts à la frontière tuent 5 Palestiniens

Les soldats israéliens tirent des gaz lacrymogènes sur des manifestants palestiniens le long de la barrière de sécurité séparant la bande de Gaza d'Israël, le 6 avril 2018  [Jack GUEZ / AFP] Les soldats israéliens tirent des gaz lacrymogènes sur des manifestants palestiniens le long de la barrière de sécurité séparant la bande de Gaza d'Israël, le 6 avril 2018 [Jack GUEZ / AFP]

De nouveaux affrontements ont éclaté vendredi entre manifestants palestiniens et soldats israéliens près de la frontière entre la bande de Gaza et Israël. Une semaine après des violences sans précédent depuis 2014 qui ont coûté la vie à 19 Palestiniens, 5 autres morts sont à déplorer dans le camp gazaoui.

Des manifestants ont incendié des pneus et lancé des pierres sur les soldats israéliens postés à la barrière de sécurité séparant les deux territoires, selon des correspondants de l'AFP sur place. Les militaires ont riposté en tirant des gaz lacrymogènes et des balles réelles.

Des centaines de Palestiniens étaient rassemblés près de la barrière à l'est de la ville de Khan Younès, dans l'enclave palestinienne contrôlée par le mouvement islamiste Hamas, ennemi juré de l'Etat hébreu

«Je tomberai en martyr aujourd'hui. Je traverserai la frontière», a lancé Ahmed Abou Ghali, 20 ans, en montrant sa blessure qui a nécessité 20 points de suture, infligée lors des protestations le 30 mars. «J'ai été blessé mais j'ai réussi à fuir l'hôpital».

Nouvelle flambée de violences

Certains jeunes Palestiniens ont collecté ces derniers jours de nombreux pneus pour les faire brûler et empêcher ainsi les tireurs israéliens de les voir distinctement. Mais les soldats ont installé un énorme ventilateur de quelque deux mètres de haut avec l'objectif apparent de dissiper la fumée.

Avec les Palestiniens qui continuent d'affluer, une nouvelle flambée de violences meurtrière est à craindre, surtout qu'Israël a prévenu que les consignes de tir resteraient les même que celles données le 30 mars, la journée la plus meurtrière depuis la guerre en 2014 entre Israël et le Hamas avec la mort de 19 Palestiniens.

Ce jour-là, les manifestants protestaient pour réclamer le retour des réfugiés qui avaient fui leurs terres lors de la création de l'Etat d'Israël, et la fin du blocus de Gaza par Israël.

«N'approchez pas de la barrière»

Malgré les critiques de l'ONU et de l'Union européenne, qui ont réclamé une «enquête indépendante» sur l'usage par Israël de balles réelles, les responsables israéliens ont refusé de modifier les consignes de tir.

Des Palestiniens protestant pour le droit de retour des réfugiés sur leurs terres en Israël brûlent des pneus à la frontière entre Gaza et Israël le 6 avril 2018 [Jack GUEZ / AFP]
Des Palestiniens protestant pour le droit de retour des réfugiés sur leurs terres en Israël brûlent des pneus à la frontière entre Gaza et Israël le 6 avril 2018

«Nous condamnons les leaders et les manifestants qui appellent à la violence ou envoient des manifestants -y compris des enfants- vers la barrière, sachant qu'ils pourraient être blessés ou tués», a-t-il ajouté.

Le 30 mars, des dizaines de milliers de Palestiniens avaient afflué près de la barrière de sécurité, la plupart de manière pacifique, au premier jour de «la marche du retour». De petits groupes s'étaient approchés de la barrière israélienne jetant pierres et cocktails molotovs vers les soldats. La protestation, qui doit durer six semaines, vise à réclamer «le droit au retour» de quelque 700.000 Palestiniens chassés de leurs terres ou ayant fui lors de la guerre qui a suivi la création d'Israël en 1948.

Après les affrontements meurtriers, les organisateurs palestiniens avaient indiqué qu'ils tenteraient d'empêcher les petits groupes de protestataires de faire rouler des pneus enflammés ou jeter des pierres vers les tireurs d'élite israéliens. Mais cela n'a apparemment pas été possible.

Transfert ambassade américaine

La désespérance dans la bande de Gaza, éprouvée par les guerres, le blocus, la réclusion, la pauvreté et les pénuries, alimente la forte tension et le ressentiment.

Parmi les autres périodes à hauts risques entre Israéliens et Palestiniens figure à la mi-mai le transfert prévu de l'ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem.

Cette décision annoncée en décembre par le président Donald Trump et qui va coïncider avec le 70e anniversaire de la création d'Israël, a ulcéré les Palestiniens. Ces derniers veulent faire de Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël, la capitale de l'Etat auquel ils aspirent. L'ONU ne reconnaît pas l'annexion de Jérusalem-Est par Israël.

La proclamation de l'Etat hébreu le 14 mai 1948 est considérée comme une «Nakba» («catastrophe» en arabe) par les Palestiniens.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités