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Ce que l'on sait des frappes occidentales en Syrie

118 missiles ont été frappées par les Etats-Unis. [HANDOUT / STR / SANA / AFP]

Dans la nuit du vendredi au samedi 14 avril, la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont mené des frappes ciblées et coordonnées sur le sol syrien. Voici ce que l'on sait, pour l'heure, de cette opération. 

L'attaque chimique à l'origine de cette opération

C'est suite à une attaque chimique présumée contre la ville rebelle de Douma (Ghouta orientale), qui a eu lieu le samedi 7 avril et qui aurait été orchestrée par le régime de Bachar al-Assad, que ces trois pays ont décidé de coordonner leurs forces. 

D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), plus de quatre-vingt personnes auraient péri après avoir inhalé un gaz toxique dans cette dernière poche rebelle, et cinq cents autres auraient connu des difficultés respiratoires. 

Après la diffusion des images des victimes de cette attaque, de nombreuses voix s'étaient élevées en France, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis pour dénoncer l'usage d'armes chimiques par le régime de Bachar al-Assad. Le président Donald Trump avait été le premier à avertir que son homologue syrien et ses alliés devront «payer le prix fort», tandis que Moscou et le régime de Damas démentaient ces informations. 

«Beaucoup de morts, dont des femmes et des enfants, dans une attaque CHIMIQUE insensée en Syrie. La zone des atrocités est bouclée et encerclée par l'armée syrienne, ce qui la rend inaccessible au monde extérieur. Le président Poutine, la Russie et l'Iran sont responsables de leur soutien à l'animal Assad. Il faudra payer le prix fort...» 

Le dispositif militaire

La France a mobilisé d'importants moyens pour cette opération : neuf avions de chasse, cinq frégates de premier rang, et pour la première fois, des tirs de missile de croisière navals ont été utilisés. 

Côté aérien, cinq rafales, quatre Mirage 2000-5 et deux avions de surveillance aérienne Awacs ont décollé de France vendredi, accompagnés par six avions ravitailleurs. 

Londres a mobilisé quatre avions de chasse Tornado GR4 de la Royal Air Force, équipés de missiles Storm Shadow. Quant aux Etats-Unis, ils auraient fait usage de plusieurs types de munition, dont des missiles de croisière Tomahawk et des bombardiers à long rayon d'action B-1, selon Fox News

En tout, 118 missiles ont été lancés par les Etats-Unis. Le ministre américain de la Défense James Mattis a précisé que ses forces avaient déployé «environ deux fois plus» de munitions que pour les frappes d'avril 2017, sur la base militaire d'Al-Chaarrate près de Homs. Paris a tiré douze missiles de croisière. 

Les cibles visées

Au lendemain des attaques, Emmanuel Macron avait indiqué que, si la France décidait de riposter, seules «les capacités chimiques» du régime seraient visées. Dans un communiqué publié ce samedi 14 avril au matin, le président français a souligné que les frappes avaient été «circonscrites aux capacités du régime syrien permettant la production et l'emploi d'armes chimiques». 

Joe Dunford, chef d'état-major américain, a annoncé que trois cibles liées au programme d'armement chimique avaient été visées. L'une se trouve aux alentours de Damas, et les deux autres se situent dans la région de Homs. 

Quant aux Britanniques, ils ont indiqué avoir visé un complexe militaire à quelques kilomètres de Homs, «où le régime est supposé conserver des armes chimiques». 

Sur place, la télévion d'Etat syrienne a rapporté qu'un «centre de recherches scientifiques» au Nord de Damas avait été ciblé. Une information que divulgue également l'OSDH, qui a ajouté que «plusieurs bases militaires» et des locaux de la garde républicaine à Damas ont été visés. 

Aucun site russe n'a été touché par ces frappes. Par ailleurs, selon l'armée russe, les frappes n'ont fait «aucune victime» civile ou militaire syrienne.

De nouvelles frappes prévues ?

Moins d'une heure après le début des frappes, les autorités américaines ont annoncé que l'opération était terminée. James Mattis a précisé qu'il n'y avait pas d'autres attaques prévues pour l'instant. 

En marge du Conseil de sécurité de l'ONU, l'ambassadrice des États-Unis aux Nations unies, Nikki Haley, a confirmé que Washington était «prêt à dégainer» à nouveau en cas de nouvelle attaque chimique.

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