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Les échanges commerciaux, enjeu du sommet du Commonwealth pour Londres

Les drapeaux des pays membres du Commonwealth plantés le long de l'avenue menant à Buckingham Palace, dans le centre de Londres le 15 avril 2018 [Ben STANSALL / AFP/Archives] Les drapeaux des pays membres du Commonwealth plantés le long de l'avenue menant à Buckingham Palace, dans le centre de Londres le 15 avril 2018 [Ben STANSALL / AFP/Archives]

Le Royaume-Uni espère faire du sommet du Commonwealth, qui s'ouvre lundi à Londres, une occasion de renforcer les liens avec les pays de son ancien empire, avec l'objectif d'accroître les échanges commerciaux, alors qu'il se prépare à quitter l'UE.

«Certaines des économies les plus dynamiques au monde seront présentes. C'est une belle opportunité pour nous de reconstruire de vieilles amitiés», s'est réjoui dimanche Boris Johnson, le ministre des affaires étrangères, sur la BBC.

Selon une analyse publiée par le Secrétariat du Commonwealth, le commerce entre les pays membres de l'organisation devrait progresser de 17% pour atteindre 700 milliards de dollars (567 millions d'euros) d'ici 2020.

«Le Brexit aura de larges implications économiques pour le Royaume-Uni, l'Union européenne, et bon nombre de membres du Commonwealth», pointe le rapport.

«La période post-Brexit pourrait faire apparaître pour le Royaume-Uni d'importantes opportunités de négocier des accords commerciaux bilatéraux avec les pays membres intéressés», souligne-t-il.

Le sommet se déroule sur cinq jours, les trois premiers étant consacrés à un forum et à des conférences, tandis que les deux derniers verront les chefs de gouvernement se réunir.

Le Royaume-Uni organise notamment une réception destinée à mettre en valeur son potentiel à l'exportation, présentant quantité de biens, de la nourriture aux boissons, en passant par le trophée de Premier League, le championnat de football anglais.

Liam Fox, le secrétaire d’État britannique au commerce international, animera lundi une conférence faisant la promotion d'un commerce libre et équitable, et sur les leviers de croissance potentiels.

«Agréable illusion»

Liam Fox, le secrétaire d’État britannique au commerce international, animera une conférence faisant la promotion d'un commerce libre et équitable, et sur les leviers de croissance potentiels [Daniel LEAL-OLIVAS / AFP]
Liam Fox, le secrétaire d’État britannique au commerce international, animera une conférence faisant la promotion d'un commerce libre et équitable, et sur les leviers de croissance potentiels [Daniel LEAL-OLIVAS / AFP]

A moins d'un an du Brexit, prévu en mars 2019, Londres cherche à ranimer les liens avec les pays de son ancien empire colonial, passés au second plan depuis l'adhésion du Royaume-Uni à la Communauté économique européenne (CEE) en 1973.

Le gouvernement de Theresa May insiste depuis des mois sur la capacité qu'il aura, après le retrait de l'UE, à négocier de nouveaux accords commerciaux avec des pays tiers.

Mais pour l'hebdomadaire The Economist, le Commonwealth «ne sauvera pas le Royaume-Uni du Brexit». L'idée que le commerce avec les pays de l'ancien empire pourrait compenser les échanges réalisés avec l'UE constitue selon lui «une agréable illusion».

En 2016, sur les quinze principaux partenaires commerciaux du Royaume-Uni, neuf étaient des pays européens, aucun n'était membre du Commonwealth. L'UE représente près de la moitié du commerce extérieur britannique, contre seulement un dixième pour le Commonwealth.

«Partisans du Brexit, désolé, mais miser sur le Commonwealth est une blague», a écrit dans le Guardian Philip Murphy, le directeur de l'Institut des études du Commonwealth, peu avant le sommet. «L'idée qu'il puisse prendre le relais une fois que le Royaume-Uni aura quitté l'UE n'a aucun sens».

Pollution des océans

La Réunion des Chefs de Gouvernement du Commonwealth (CHOGM) retrouve le sol britannique pour la première fois depuis 1997.

Les 53 pays membres de l'organisation se réunissent autour du thème «Vers un futur commun», avec l'ambition d'élaborer notamment une charte contre la pollution des océan et une déclaration contre la criminalité en ligne.

Le sommet «promet d'apporter de profonds changements aux populations du Commonwealth», a déclaré la secrétaire générale de l'organisation, Patricia Scotland, estimant que les décisions prises par les dirigeants «d'un quart des pays du monde» pouvaient avoir un impact «bien au-delà de leurs frontières».

Lors du dernier sommet du Commonwealth, organisé en novembre 2015 à Malte, les membres avaient conclu un accord contre le changement climatique, ouvrant la voie à celui qui allait être signé quelques semaines plus tard à Paris dans le cadre de la COP21.

A la tête du Commonwealth, la reine Elizabeth II recevra les dirigeants politiques participant au sommet lors d'un dîner donné à Buckingham Palace jeudi soir, avant une réunion vendredi au Château de Windsor, à l'ouest de Londres.

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