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Tout savoir sur Miguel Diaz-Canel, le nouveau président de Cuba

Miguel Diaz-Canel a été désigné président de Cuba, à l'issue d'un vote parlementaire. [ALEJANDRO ERNESTO / POOL / AFP]

Le premier président de la République depuis 1976. Les 599 députés cubains se réunissent ce 10 octobre pour nommer les dirigeants qui prendront les postes clés de l'île. Miguel Diaz-Canel, 59 ans, à la tête du pays en tant que président du Conseil d'Etat depuis 2018, est l'immense favori pour obtenir la place qui avait été supprimé il y a quarante ans.

En 2018, son visage est devenu connu dans le monde entier comme celui qui a succédé à Raul Castro, frère de Fidel. Pour la première fois depuis près de soixante ans, le dirigeant cubain ne portait pas le nom de Castro, ni même l'emblématique uniforme militaire. Suite à sa nomination, une réforme institutionnelle a été mise en place, remettant au goût du jour le poste de président de la République, reconnaissant le principe de propriété privée et les investissements étrangers, de manière à booster l'économie. En revanche, le scrutin direct, demandé par une frange de la population, reste inexistant. 

Universitaire diplômé en ingénierie électronique, par ailleurs ancien ministre de l'Enseignement supérieur de 2009 à 2012, Miguel Diaz-Canel n'est pas un révolutionnaire au sens propre du terme. Né le 20 avril 1960 à Santa Clara, soit après la révolution de 1959, il est ainsi exempt de toute légitimité historique. 

Cela ne l'a toutefois pas empêché de devenir un pilier du Parti communiste cubain qu'il a intégré en 1997. Il en a ensuite gravi tous les échelons, d'abord chez lui, au sein de la section provinciale de Santa Clara, puis dans celle de la ville d'Holguin.

Le «Richard Gere» cubain 

De cette époque, les Cubains ont gardé l'image d'un homme simple, qui circulait à vélo pour rester au contact de la population, rapportent plusieurs médias latino-américains. Avec le temps, il gagne progressivement le surnom de «Richard Gere» en raison de sa taille et de sa crinière blanche qui, aux yeux des Cubains, le font ressembler au célèbre acteur américain.   

Réputé pour être un travailleur acharné, Miguel Diaz-Canel devient, en 2013, Premier vice-président des Conseils d'État et des ministres de la République de Cuba.

Une fonction avant tout représentative ?

Dans un système de parti unique, la succession du futur chef communiste avait été préparée dans les moindres détails. Après avoir été désigné président par les députés de l'Assemblée nationale du pouvoir populaire, Miguel Diaz-Canel n'a depuis sa nomination qu'une fonction purement représentative.

Raul Castro reste encore à ce jour le premier secrétaire du parti communiste, et ce jusqu'en 2021. Une configuration inédite puisque, depuis près d'un demi-siècle, les fonctions de chef de l'Etat et celle de premier secrétaire du parti étaient occupées par une seule et même personne, soit Fidel et Raul Castro successivement.

L'économie, principal défi

Le pays traverse depuis plusieurs années une période compliquée, tiraillé entre les tensions exacerbées avec les Etats-Unis - depuis l'élection de Donald Trump - et un allié historique, le Venezuela, qui connaît une instabilité économique, sociale et surtout politique.

Aujourd'hui, selon certains observateurs, Cuba se trouve ainsi dans une situation économique assez comparable à celle de 2008, où le pays avait connu une grave crise économique. Une situation aggravée par les récentes sanctions américaines sur l'île. Donald Trump accuse ainsi Cuba de soutenir Nicolas Maduro dans la crise vénézuélienne. Avec l'arrivée récente de la 3G dans le pays, ouvrant un petit peu plus la voix à des contestations populaires, Miguel Diaz-Canel a donc une quasi-obligation de succès en tant que tout nouveau président de la République. 

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