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La bouilloire, symbole de l'opposition à Erdogan en Turquie

Les dessins de bouilloire fleurissent depuis septembre dernier sur les murs d'Istanbul [Capture d'écran Twitter]

Les élections présidentielles et législatives se tenaient simulaténent ce dimanche en Turquie. Un scrutin, organisé un an et demi avant l'échéance initiale, avancé par le président en place, Recep Tayyip Erdogan et remporté par son parti, l'AKP. 

En dépit de sa stratégie destinée à faire taire les médias, politiques ou fonctionnaires contestant son pouvoir, à grands renforts de pressions et d'arrestations, le président turc a dû affronter une sérieuse opposition politique. Une opposition incarnée notamment par un curieux symbole : une bouilloire. 

Un objet surprenant, derrière lequel se cache la rhétorique du candidat pro-kurde, Selahattin Demirtas, du Parti démocratique des peuples (HDP), et une cocasse affaire de tweets. 

Arrêté en 2016 pour «terrorisme», Selahattin Demirtas est depuis incarcéré à la prison de haute sécurité d'Edirne, à l'ouest du pays. Mais en septembre 2017, un nouveau message est soudainement posté sur son compte Twitter, après des mois d'inactivités.

En réaction, une fouille de sa cellule est aussitôt menée, en vain. Les agents ne trouvent aucun appareil électronique, excepté une bouilloire électrique. Et pour cause, les tweets étaient postés depuis l'extérieur, par les avocats de l'opposant. Une anecdote que Demirtas reprend rapidement à son compte pour railler ses geôliers et les autorités. 

«Naturellement, ils n'ont pu trouver aucun tweet dans la cellule. Il y avait bien une bouilloire à thé dans la pièce, mais ils ont conclu qu'on ne pouvait pas envoyer de tweets avec une bouilloire.»

De cette anecdote sur les réseaux sociaux nait un épiphénomène, concret cette fois-ci. Le parti de Demirtas érige l'appareil électrique en signe de ralliement, repris par ses soutiens. Des dessins au pochoirs de bouilloire prolifèrent alors sur les murs d'Istanbul.

L'affaire est néanmoins prise au sérieux par les forces de l'ordre : au moins de juin, deux lycéens sont arrêtés par les autorités pour propagande terroriste pour avoir répliqué l'emblème.

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