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Elections européennes : dans quels pays les eurosceptiques pourraient faire un score élevé ?

L'Italien Matteo Salvini (Ligue) et la Française Marine Le Pen (Rassemblement national) lors d'une conférence de presse commune à Rome (Italie), le 8 octobre dernier. L'Italien Matteo Salvini (Ligue) et la Française Marine Le Pen (Rassemblement national) lors d'une conférence de presse commune à Rome (Italie), le 8 octobre dernier.[Alberto PIZZOLI / AFP]

Alors que les élections européennes approchent, certains sondages prédisent une poussée des partis eurosceptiques d'extrême-droite lors du scrutin. Italie, France, Allemagne, Pologne, Hongrie, Estonie... Tour d'horizon des pays dans lesquels les nationalistes pourraient faire une percée.

Italie

La Ligue de Matteo Salvini, figure de proue de l'extrême-droite nationaliste en Europe, semble bien partie pour décrocher un succès retentissant lors des prochaines élections européennes. Après avoir obtenu 17 % des voix durant les élections législatives de 2018 (38 % avec ses alliés de droite), le parti populiste s'est allié avec le Mouvement 5 Etoiles (M5S), ce qui a permis à Salvini de prendre la tête d'une coalition gouvernementale avec le leader de la formation anti-système, Luigi Di Maio.

Mais depuis, le ministre de l'Intérieur a largement pris l'ascendant sur le second, ministre du Développement économique et du Travail. Pour preuve, l’élection régionale dans les Abruzzes, le 10 février, véritable test avant les européennes, qui a vu la nette victoire de la Ligue. Le parti de Salvini a en effet obtenu 28 % des suffrages (48 % avec ses alliés de droite), contre seulement 19 % pour le M5S de Di Maio (qui avait recueilli 32 % des voix lors des législatives de 2018).

France

Les sondages sur les élections européennes se succèdent, une tendance de fond se dessine. Le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen semble être le seul adversaire du parti présidentiel, La République en marche (LREM), pour ce scrutin. Apparaissant juste derrière LREM lors des précédentes études, le parti d'extrême-droite est même au coude-à-coude avec le celui d'Emmanuel Macron dans le dernier sondage Elabe, diffusé ce mercredi 27 février. Il recueille 22 % des intentions de vote, tout comme LREM, loin devant Les Républicains (13 %), Europe Ecologie Les Verts (10 %) et La France Insoumise (8 %). 

Le RN est d'autant plus optimiste que les élections européennes lui réussissent plutôt bien habituellement. En 2014, la formation nationaliste était même le premier parti de France, avec près de 25 % des voix, devant l'UMP, devenue LR (21 %) et le PS (14 %).

Allemagne

En Allemagne, pays qui pourtant a une histoire dramatique avec l'extrême-droite, le parti Alternative pour l'Allemagne (AfD) a réussi à percer sur la scène politique depuis quelques années. En septembre 2017, en obtenant plus de 12 % des suffrages aux législatives, le parti entre au Parlement allemand (le Bundestag). Une première pour une formation d'extrême-droite depuis l'après-guerre.

Un peu plus d'un an plus tard, en octobre 2018, le parti anti-migrants entre dans le dernier parlement régional où il n'était pas encore représenté, après avoir recueilli 13 % des voix dans le land de Hesse. Faisant campagne pour ces européennes sur la sortie de l'Allemagne de l'UE (le «Dexit»), mais seulement «en dernier recours si l'Europe ne se réforme pas», l'AfD est désormais présente dans l'ensemble des 16 assemblées régionales du pays.

Pologne

En Pologne, c'est Andrzej Duda, un représentant du parti eurosceptique ultraconservateur Droit et Justice (PiS), qui est au pouvoir depuis les élections présidentielles de mai 2015. Depuis, la formation domine toujours la vie politique du pays d'Europe centrale. Considérées comme un test avant les européennes, les élections locales d'octobre dernier ont vu la victoire du PiS, qui a malgré tout échoué à prendre les principales grandes villes, notamment la capitale Varsovie.

Selon un sondage Ipsos commandé par OKO.press, publié en décembre dernier, le parti dirigé par Jaroslaw Kaczynski recueille 37 % des intentions de vote pour les prochaines européennes, soit le même niveau de popularité qu’en juin 2017, mais en recul de quatre points depuis août 2018, devant la  «Coalition citoyenne» (KO, centre-droit), qui aurait 26 % des suffrages.

Hongrie

Il est l'un des dirigeants européens nationalistes qui effraient le plus Bruxelles. Viktor Orban, président de la Hongrie et membre du parti d'extrême-droite Fidesz, tient son pays d'une main de fer, autoritaire même pour certains, depuis plus de huit ans et demi. Il a été réélu triomphalement deux fois, en 2014 et 2018, avec plus de 40 % des voix.

Le chef d'Etat ultraconservateur, à la politique illibérale et anti-migrants, traverse tout de même une période difficile. En effet, les manifestations se sont succédé en Hongrie en décembre et janvier pour protester contre sa réforme du code du travail, autorisant les employeurs à exiger jusqu’à 400 heures supplémentaires par an à leurs salariés.

Par ailleurs, il pourrait être exclu de son groupe politique au Parlement européen, le Parti populaire européen (PPE, centre-droit). Des élus belges, luxembourgeois et portugais ont en effet demandé officiellement, jeudi 28 février, à mettre l'exclusion de son parti à l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale du PPE, prévue le 20 mars. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase a été la dernière campagne d’affichage du Fidesz contre le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui est pourtant membre du PPE.

Malgré tout, la formation d'Orban reste largement en tête des intentions de vote pour les européennes. En décembre, il recueillait 32 % des intentions de vote, loin devant le parti nationaliste Jobbik (11 %) et le parti socialiste (7%).

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