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Succession de Juncker : les négociations échouent, un sommet de crise convoqué le 30 juin

L'élu, qui succèdera le 1er novembre au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, devra obtenir le soutien de 21 des 28 dirigeants européens et rallier une majorité d'au moins 376 voix au Parlement.[Aris Oikonomou / AFP]

Les délicates négociations engagées au sommet européen pour trouver une personnalité acceptable pour la présidence de la Commission ont échoué jeudi et un sommet de crise a été convoqué pour le 30 juin.

«Il n'y a eu de majorité sur aucun candidat. Nous nous retrouverons le 30 juin. Je vais poursuivre les consultations», a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi le président du Conseil Donald Tusk à l'issue de la première journée du sommet.

Les maigres espoirs de parvenir à une solution avaient été douchés par Donald Tusk à l'issue d'un entretien avec le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel.

«Hier j'étais prudemment optimiste. Aujourd'hui je suis davantage prudent qu'optimiste», avait-il annoncé sur son compte Twitter après sa rencontre avec les deux dirigeants.

Camouflet pour Angela Merkel

Emmanuel Macron refuse la nomination du prétendant défendu par Angela Merkel, l'Allemand Manfred Weber, 46 ans, candidat désigné par le Parti Populaire Européen (droite).

Le sommet s'était ouvert avec un camouflet infligé à Angela Merkel: l'annonce par les chefs des groupes Socialiste et centriste Renew Europe au Parlement européen qu'ils ne soutiendraient pas la candidature de Manfred Weber en cas de vote, signifiant la fin de ses espoirs de réunir une majorité pour pouvoir présider la Commission européenne.

Le président du Conseil Donald Tusk (d) avec le vice-président du groupe des Verts au Parlement européen, Philippe Lamberts (g), et la députée européenne allemande Ska Keller (c, le 19 juin 2019 à Bruxelles [Stephanie LECOCQ / POOL/AFP/Archives]
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Le président du Conseil Donald Tusk (d) avec le vice-président du groupe des Verts au Parlement européen, Philippe Lamberts (g), et la députée européenne allemande Ska Keller (c, le 19 juin 2019 à Bruxelles

 

Emmanuel Macron s'est dit satisfait de ce lâchage. Mais Mme Merkel a refusé de le donner pour acquis. Elle a réaffirmé son soutien au système des «Spitzenkandidaten» désignés par chaque famille politique pour prétendre à la présidence de la Commission européenne et laissé entendre qu'aucune décision ne serait prise sur les nominations au cours du sommet.

Le PPE a décidé de maintenir la candidature de Manfred Weber, ont expliqué ses dirigeants à l'AFP. «Manfred Weber n'est pas mort, j'ai déjeuné avec lui», a lancé, caustique, le président du Parlement, l'Italien Antonio Tajani, membre du PPE.

Les deux autres prétendants sont le Néerlandais Frans Timmermans pour les Socialistes et la Danoise Margrethe Vestager pour les Libéraux-centristes de Renew Europe.

L'élu, qui succèdera le 1er novembre au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, devra obtenir le soutien de 21 des 28 dirigeants européens et rallier une majorité d'au moins 376 voix au Parlement.

Une répartition des quatre postes de pouvoir de l'UE a été proposée. Le PPE, premier groupe au Parlement, revendique la présidence de la Commission européenne, et cette exigence n'est pas contestée mais il faudra un autre candidat que Manfred Weber, ont indiqué à l'AFP trois responsables.

Les Libéraux veulent la présidence du Conseil européen et les Socialistes obtiendraient le poste de chef de la diplomatie européenne et se partageraient les cinq années du mandat de présidence du Parlement avec les Verts, à raison de deux ans et demi chacun.

Restent à trouver les noms pour chacune des fonctions. Le Premier ministre libéral du Luxembourg Xavier Bettel a déclaré ne pas être candidat. Le Belge Charles Michel, cité pour la présidence du Conseil, n'a pas fait de déclarations.

L'accord devra respecter des exigences de parité et d'équilibre géographiques. Donald Tusk s'est engagé à faire nommer deux femmes.

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