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Corée du Sud : la prison ferme pour les employeurs accusés de harcèlement

Le pays souffre d'un phénomène de harcèlement chronique, présent à tous les niveaux de la société. [ED JONES / AFP].

En Corée du Sud, à la faveur d'une nouvelle loi entrée en vigueur mardi 16 juillet, les employeurs qui licencient injustement leurs employés dans des affaires de harcèlement risquent désormais des poursuites pénales, pouvant aller jusqu'à la prison ferme.

C'est la première fois que cet Etat d'Asie de l'Est, à la société hypercompétitive et où les salariés sont censés subir le comportement abusif de certains supérieurs sans rien dire, adopte un tel texte.

Concrètement, en vertu de la nouvelle législation donc, les employeurs qui «rétrograderont ou licencieront injustement» les employés dénonçant un harcèlement seront passibles de trois ans d'emprisonnement ou d'une amende allant jusqu'à 30 millions de wons (22.000 euros environ).

Un harcèlement présent à tous les niveaux

Les victimes pourront en outre demander une indemnisation si elles développent des problèmes de santé après avoir été harcelées au travail.

Un rapport de la Commission nationale des droits de l'homme de Corée du Sud a révélé qu'environ 70 % des employés dans le pays avaient été victimes d'intimidation de la part de leurs supérieurs et collègues de travail, tandis que 80 % en ont été témoins.

Un phénomène à ce point ancré dans la société que les Sud-Coréens ont inventé un mot : «gabjil», qui désigne les abus commis par ceux qui sont en position de pouvoir.

Dans ce contexte, le «gabjil» est présent à pratiquement tous les niveaux. Dans la K-pop, le cinéma, le sport, la santé, sans oublier bien sûr l'école et l'université, où la concurrence est démesurée.

En 2014, un cas de «gabjil» avait défrayé la chronique et fait le tour du monde. Connu comme l'affaire des «noix de macadamia», il fait référence à l'héritière de la compagnie aérienne Korean Air qui avait piqué une crise contre les membres d'équipage coupables de ne pas lui avoir servi son apéritif selon ses souhaits.

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