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Réchauffement climatique : les océans prêts à engloutir les côtes ?

Les zones littorales et les îles seront chaque années sous la menace d'inondations à partir de 2050, selon le Giec.[RICHARD BOUHET / AFP]

Les océans, pourtant sources de vie sur Terre, pourraient devenir les pires ennemis de la population mondiale si rien n'est fait pour donner un grand coup de frein aux émissions de gaz à effet de serre, détaille ce mercredi un rapport du Giec.

Selon ce quatrième document édité par les experts de l’Onu, la hausse du niveau des océans, évaluée à 40 centimètres d’ici à 2100, pourrait à terme déplacer 280 millions de personnes dans le monde. Et ce dans l'hypothèse optimiste où le réchauffement climatique serait limité à 2°C par rapport à l'ère préindustrielle. Or, actuellement, nous sommes plutôt sur une trajectoire de 3 à 4°C indiquent les scientifiques. Ce qui doublerait l’augmentation du niveau des eaux.

Ajouté à la croissance prévisible de la fréquence des cyclones, ce phénomène placerait des îles et de nombreuses mégalopoles proches des côtes sous la menace d'inondations chaque année à partir de 2050 (New York, Shanghai, ou les villes du delta du Rhin, en Europe). Et ce même dans les scénarios optimistes.

mollusques et coraux anéantis

Dans le même temps, les quantités énormes de CO2 rejetées dans les océans les rendraient toujours plus acides, rendant la survie des mollusques et coraux très précaire. Un désastre écologique et humain, puisqu’un demi-milliard de personnes en ont besoin pour se nourrir et se protéger.

Tout ceci s’accompagnera par la fonte des glaciers (ceux situés en basse altitude devraient perdre 80% de leur volume d’ici à 2100), qui posera à terme un problème d’accès à l’eau. Selon le scénario des experts, ils donneront trop d'eau douce pour commencer, puis trop peu, à des milliards de personnes qui en dépendent (les zones glacées et enneigées contiennent près de 70% de l'eau douce de la planète). De plus, le mercure contenu dans les glaces sera libéré dans ces eaux potables.

Le cercle vicieux de la fonte du permafrost

Le permafrost (ou pergélisol, en français), ces sols gelés toute l’année notamment en Russie, au Canada et en Alaska (un quart des terres émergées de l’hémisphère nord) pourrait quant à lui fondre de 30 à 99 % d’ici à 2100. Or, il renferme quelque 1.700 milliards de tonnes de carbone, soit environ le double du CO2 déjà présent dans l'atmosphère. Il s’agirait donc d’un cercle vicieux : les gaz émis par le permafrost accélèrent le réchauffement, qui accélère la fonte du permafrost.

Cette fonte programmée hypothèque déjà l'objectif, énoncé par l'accord de Paris, de contenir le réchauffement climatique nettement en dessous de 2°C par rapport à l'ère préindustrielle, voire 1,5°C, selon une étude scientifique publiée en septembre 2018.

Des virus endormis qui se réveillent

Outre ses effets climatiques, la fonte du permafrost, qui abrite des bactéries et virus parfois oubliés, représente aussi une menace sanitaire. Pendant l'été 2016, un enfant est mort en Sibérie de la maladie du charbon (anthrax), pourtant disparue depuis 75 ans dans cette région. Pour les scientifiques, l'origine remontait très probablement au dégel d'un cadavre de renne mort de l'anthrax il y a plusieurs dizaines d'années. Libérée, la bactérie mortelle, qui se conserve dans le permafrost pendant plus d'un siècle, a réinfecté des troupeaux.

Et la menace ne se limite pas à l'anthrax. Des chercheurs ont découvert ces dernières années deux types de virus géants, dont l'un vieux de 30.000 ans, conservés dans le permafrost.

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