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Un démantèlement de Facebook ? Mark Zuckerberg prêt «à aller au combat»

Le patron de Facebook sen est pris à Elizabeth Warren, candidate à la primaire démocrate pour la future présidentielle américaine.[Samuel Corum / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP]

Les appels de plus en plus pressants au démantèlement de Facebook représentent une menace «existentielle» pour l'entreprise, selon son patron Mark Zuckerberg qui se dit prêt «à aller au combat (et à) poursuivre l'Etat» pour l'éviter, selon des paroles qu’il a tenu en privé puis confirmé officiellement.

Le média The Verge affirme avoir récupéré l'enregistrement d'une session de questions-réponses tenue par le co-fondateur avec des employés en juillet, au cours de laquelle le dirigeant aborde divers sujets dont les attaques répétées d'Elizabeth Warren, l'étoile montante de la primaire démocrate pour la présidentielle de 2020. «Quelqu'un comme Elizabeth Warren pense que la solution est de démanteler les entreprises», a-t-il remarqué. «Si elle est élue présidente, je parie que nous aurons un combat judiciaire, et je parie que nous le gagnerons», a-t-il ajouté.

«Je ne souhaite pas engager un procès majeur contre notre propre gouvernement», a souligné le chef d’entreprise. «Mais au final, si quelqu'un essaie de menacer quelque chose d'existentiel, vous allez au combat et vous vous battez».

Sur son compte Facebook personnel, le dirigeant a confirmé la véracité des propos rapportés. Même si la teneur de ses commentaires était censée «rester en interne», il s'agit, selon lui, d'une «version sans filtre» de ce qu'il pense et dit aux salariés.

Elizabeth Warren n’a pas attendu pour répondre sur Twitter, en affirmant qu'elle n'avait «pas peur de demander des comptes aux géants de la tech comme Facebook, Google et Amazon». 

«Ce qui "craindrait" vraiment», a-t-elle écrit, en référence à des mots utilisés par le patron de Facebook, «serait de ne pas chercher à modifier un système corrompu qui laisse d'énormes sociétés comme Facebook utiliser les pratiques anticoncurrentielles illégales, fouler aux pieds le droit à la vie privée des consommateurs et se délester sans cesse de leur responsabilité de protéger notre démocratie».

les critiques se mutliplient, les demandes de démantèlement aussi

Les géants de la tech comme Facebook ou Google font face à plusieurs enquêtes pour des pratiques anticoncurrentielles lancées par certains Etats américains et sont aussi dans le viseur des autorités européennes. Les griefs à leur encontre sont nombreux, de la protection des données personnelles à l'emprise sur le marché publicitaire.

Chris Hugues, l'un des co-fondateurs du groupe, avait ainsi appelé, en mai, Facebook à se scinder en trois, avec une première société composée du réseau social, son activité originelle, une deuxième entreprise chapeautant l'application Instagram et une troisième entité comprenant WhatsApp. La priorité accordée par Mark Zuckerberg à la croissance l'a«amené à négliger la sécurité et la civilité pour la course aux clics», regrettait alors Chris Hugues.

Mais démanteler ces géants ne diminuera pas par exemple le risque d'interférences dans les élections, selon le patron de Facebook. Au contraire, «car les entreprises ne peuvent plus se coordonner et travailler ensemble». Cela ne réduira pas non plus les problèmes d'attaques haineuses car toutes les procédures mises en place seront «plus fragmentées».

Twitter par exemple fait face aux mêmes types de problèmes que Facebook mais «notre investissement dans la sécurité est plus important que leur chiffre d'affaires», a-t-il remarqué.

Pressé de plusieurs questions, le patron de Facebook a aussi abordé le fait qu'il ne se soit pas rendu à une audition devant le parlement britannique. «Quand des problèmes sont apparus avec Cambridge Analytica l'an dernier, je suis allé à des auditions aux Etats-Unis, (...) dans l'Union européenne. Mais il serait insensé que je me rende à toutes les auditions des pays qui veulent me voir», a-t-il estimé.

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