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Elections au Royaume-Uni : Boris Johnson dévoile son programme, avec le Brexit comme priorité

Boris Johnson veut que son accord de Brexit revienne devant le Parlement britannique avant Noël, avec pour objectif de mettre en œuvre le divorce fin janvier. [Daniel LEAL-OLIVAS / AFP]

A moins de trois semaines des élections législatives du 12 décembre, le Premier ministre britannique Boris Johnson a dévoilé son programme ce dimanche 24 novembre, à Telford, dans le centre de l'Angleterre. Sans surprise, le dirigeant conservateur a placé le Brexit comme la première des priorités.

«Réalisons le Brexit et nous pouvons nous concentrer sur les priorités des Britanniques», a martelé Boris Johnson, acclamé par ses partisans qui ont scandé «Boris, Boris» à son arrivée dans la salle. En amont de son discours, «BoJo» - dont le slogan est «Get Brexit done» («Faisons le Brexit») - a promis un «cadeau de Noël anticipé» aux électeurs si son Parti conservateur arrive en tête lors de ces élections anticipées : le retour devant le Parlement britannique avant Noël de l'accord de retrait de l'Union européenne qu'il a négocié avec Bruxelles - «prêt à être réchauffé au micro-ondes» selon ses propres mots -, avec pour objectif un Brexit fin janvier. Pour rappel, après un nouveau report décrété fin octobre, le divorce est désormais fixé au 31 janvier 2020.

«Alors que les familles se préparent à découper leurs dindes ce Noël, je veux qu'elles profitent de la période des fêtes l'esprit libéré du drame apparemment sans fin du Brexit», a-t-il déclaré avant la présentation de son programme. A Telford, «BoJo» a raillé le plan du Parti travailliste de Jeremy Corbyn, qui propose de renégocier l'accord avant de le soumettre à un référendum. Lui promet que son programme «réalisera le Brexit et permettra d'avancer et de libérer le potentiel de tout le pays», a-t-il ajouté, tandis que la menace d'un «no deal» a disparu de son discours. Pour vite passer à autre chose, le Premier ministre ne veut par ailleurs pas d'une prolongation de la période de transition post-Brexit, prévue pour durer jusqu'à décembre 2020 mais prolongeable une fois, pour une durée maximum de deux ans.

Le «manifeste» du Parti conservateur de 59 pages, présenté par Boris Johnson ce dimanche, fait également la part belle à la fiscalité et au pouvoir d'achat. Dans un geste à destination des contribuables, le Premier ministre promet un «triple verrouillage des taxes», en s'engageant à garantir que les taux d'impôt sur le revenu, d'assurance nationale et de TVA n'augmentent pas pendant cinq ans. Boris Johnson souhaite également relever le seuil minimal pour payer l'assurance nationale, afin que «les gens qui travaillent» paient moins de taxes. En revanche, il a abandonné son plan de réduction d'impôts pour les plus riches.

L'extravagant locataire du 10 Downing Street promet également de mettre fin aux années d'austérité subies par les Britanniques sous différents gouvernements conservateurs, en augmentant d'entre 1,5 et 2,9 milliards de livres (entre 1,7 et 3,4 milliards d'euros) par an les dépenses publiques. Soit beaucoup moins que le Parti travailliste, qui table lui sur un coup de pouce de 83 milliards de livres (97 milliards d'euros) par an d'ici à la fin de son éventuel mandat, ou que les Libéraux-démocrates (63 milliards de livres, 73 milliards d'euros).

Des investissements dans la santé, la police et l'éducation

Des fonds supplémentaires qui iraient en priorité aux écoles, à la police et au NHS, le service public de santé. Ce dernier est un joyau de la couronne pour les Britanniques, mais il est au plus mal aujourd'hui en raison de problèmes de vétusté des établissements et de recrutement de personnel. Pour répondre à ce dernier point, le successeur de Theresa May promet l'embauche de 50.000 infirmiers supplémentaires en quatre ans. Sur la sécurité, il compte «rendre les rues plus sûres» en recrutant 20.000 policiers et accroître la sévérité des peines pour les criminels. Et sur l'éducation, il s'est engagé à financer davantage les écoles (à hauteur de 7,1 milliards de livres, soit 8,3 milliards d'euros, d'ici à 2022-2023), en commençant par les moins bien dotées.

Quant à l'immigration, Boris Johnson compte mettre fin à la libre circulation des personnes et contrôler l'immigration via un système à points sur le modèle australien. Enfin, sur les questions environnementales, le programme du Premier ministre s'en tient notamment à l'engagement existant du Royaume-Uni, consistant à atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050.

Et ce, via notamment des «des solutions d'énergies propres» et un plan de 6,3 milliards de livres (7,3 milliards d'euros) pour améliorer l'efficacité énergétique de 2,2 millions de «logements défavorisés». «Atteignons la neutralité carbone d'ici à 2050 et la neutralité Corbyn d'ici à Noël», a plaisanté le dirigeant conservateur. Celui-ci prévoit également de stopper l'exportation de déchets plastiques vers les pays pauvres, non-membres de l'OCDE, pratiquée par de nombreux pays européens - notamment la France -, majoritairement vers les pays d'Asie du Sud-Est.

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