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Reporters Sans Frontière veut contourner les censures en utilisant Minecraft

La Russie est l'un des pays les plus concernés par la censure dans le monde La Russie est l'un des pays les plus concernés par la censure dans le monde[Capture écran YouTube - RSF]

Comment contourner la liberté d'expression tout en rendant la presse accessible à tous ? Reporters sans frontières s'est posé la question, et a opté pour une solution un petit peu originale.

L'ONG a donc inauguré ce 12 mars une «Bibliothèque libre» à l'intérieur du jeu vidéo Minecraft. Profitant des possibilités quasiment illimitées dans ce jeu de création d'univers, Reporters Sans Frontière a entreposé des articles sur une carte du jeu dans une bibliothèque virtuelle. Grâce à cela, les 145 millions d'utilisateurs mensuels pourront s'y rendre et lire des informations censurées dans leur pays. 

Car sans interdire le jeu, il devient difficile pour les gouvernements d'empêcher la diffusion des articles sous forme de livres numériques. «Minecraft offre une liberté sans limites, même dans les pays où la liberté de la presse n'existe pas», a confirmé l'ONG dans son communiqué de presse. 

Un outil de communication avant tout

Le but est notamment de toucher les plus jeunes, qui sont les principaux utilisateurs de Minecraft. Ils pourront se déplacer dans plusieurs salles, qui représentent des pays particulièrement touchés par la censure : l'Arabie Saoudite, le Mexique, l'Egypte, la Russie ou encore le Vietnam. Les écrits de plusieurs journalistes opprimés ou emprisonnés font partie du projet, notamment ceux de Jamal Khashoggi, assassiné en 2018 à Istanbul.

Reste à savoir si le projet réussira à durer dans les pays les plus concernés, qui pourraient malgré tout tenter de bloquer les serveurs accueillant la bibliothèque. «C'est possible qu'un gouvernement agisse dans ce sens, mais d'ici là, la carte aura été téléchargée partout dans le monde et elle pourra de nouveau être mise en ligne à d'autres endroits», assure la communication de RSF.

«Il s'agit avant tout d'un happening médiatique pour attirer l'attention, car il y a beaucoup d'outils plus pratiques pour contourner la censure dans ces pays, et RSF le sait très bien», ajoute cependant Fabrice Epelboin, professeur à Sciences Po et spécialiste des médias sociaux. Le but est donc plus de mettre en lumière la problématique de la censure chez les jeunes que d'apporter une solution véritablement durable, mais le côté créatif du projet reste unanimement salué sur les réseaux sociaux.

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