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Le coronavirus fait exploser les ventes de cannabis au Canada

De longues files d'attente se forment devant les magasins de vente de cannabis, comme ici à Montréal. De longues files d'attente se forment devant les magasins de vente de cannabis, comme ici à Montréal. [Jacques LEMIEUX / AFP]

En raison de la pandémie de coronavirus, les ventes de cannabis au Canada, légal dans le pays depuis fin 2018, explosent depuis plusieurs jours.

Selon le site Marijuana Business Daily, les magasins de cannabis en Ontario et en Alberta déclarent faire face à une «demande sans précédent». «Nous avons vu une augmentation marquée des volumes de ventes ces derniers jours sur notre site internet», indique Daffyd Roderick, directeur de la communication de la société publique Ontario Cannabis Store (OCS), qui détient le monopole sur les ventes en ligne en Ontario, le plus gros marché du cannabis au Canada.

Le pays a légalisé le cannabis récréatif le 17 octobre 2018, devenant le second pays au monde à le faire, cinq ans après l'Uruguay.

Daffyd Roderick évoque des hausses des ventes de 80 à 100% par rapport à la normale le week-end dernier, avec 3.000 commandes enregistrées samedi et 4.000 dimanche. Les 46 magasins de la société Spiritleaf, situés principalement en Alberta, ont eux accru leurs ventes de 20% le week-end dernier par rapport au précédent. «On a remarqué une augmentation des ventes au cours des derniers jours», confirme aussi Fabrice Giguère, porte-parole de la Société québécoise du cannabis (SQDC), qui ne dévoile jamais ses chiffres. 

«L'approvisionnement est stable, tant en ligne qu'en succursale», assure-t-il, alors que se forment depuis plusieurs jours de longues files d'attente devant les magasins de l'entreprise à Montréal, similaires à celles devant les coffee shops aux Pays-Bas le week-end dernier, avant leur fermeture temporaire décrétée dimanche 15 mars. Du côté d'OCS aussi, on indique avoir assez de stocks pour répondre à la demande croissante. 

Certains magasins de cannabis fermés par peur du coronavirus

Une cliente de la SQDC à Montréal, Kelly Mercer, dit ne «pas vraiment se préoccuper» du risque d'attraper le virus en venant en personne en boutique, même si près d'une centaine de cas étaient confirmés mercredi soir au Québec, dont un mortel.

«Comme vous pouvez le constater, tout le monde fait de la distanciation sociale, les magasins prennent des précautions, ne manipulent pas d'argent comptant, et les caissiers portent des gants», précise la trentenaire en sortant de la boutique. «On a mis en place plusieurs mesures d'atténuation pour réduire les risque» de propagation dans les succursales, confirme Fabrice Giguère.

Le géant du cannabis Canopy Growth a de son côté pris une mesure plus radicale, en fermant temporairement mardi ses 23 magasins de commerce au détail, invoquant sa responsabilité sociale de limiter les contacts entre clients. «Nous encourageons les gens à acheter en ligne plutôt qu'en magasin», affirme Jordan Sinclair, vice-président à la communication de Canopy Growth.

Selon ce dernier, la hausse des ventes de cannabis au Canada s'explique par la peur des Canadiens d'être prochainement confinés, comme en Italie, en Espagne, en France ou en Belgique, alors que les voyageurs revenant de l'étranger sont déjà appelés à s'isoler volontairement pendant deux semaines.

«Les gens font le plein de choses qui vont rendre leur vie à la maison, sur une longue période, aussi supportable que possible. Je pense que l'alcool entre dans cette catégorie, tout comme le cannabis», explique-t-il. Et d'ajouter : «Les gens font des achats en pensant qu'ils auront des options limitées dans les semaines à venir.»

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