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Des hormones féminines pour soigner les hommes atteints du Covid-19 ?

Les oestrogènes et la progestérone pourraient avoir un rôle-clé contre le coronavirus. [Photo d'illustration / GENYA SAVILOV / AFP].

Cela se vérifie partout dans le monde. Le Covid-19 tue davantage les hommes que les femmes. Partant de ce constat, des médecins ont émis l'hypothèse selon laquelle les hormones dites féminines pourraient jouer un rôle déterminant dans cette protection naturelle.

Pour en avoir le coeur net, des scientifiques chinois, ainsi qu'une équipe de l'hôpital américain Cedars-Sinai de Los Angeles et des médecins de l'université Stony Brook à New York, ont décidé de s'associer et de partager leurs travaux, dans le cadre d'une vaste étude dont les résultats sont attendus dans les prochaines semaines.

Dans leur viseur : les oestrogènes et la progestérone, deux hormones présentes dans le corps humain mais en quantités plus élevées chez les femmes. C'est pourquoi les chercheurs présument que ces hormones les rendraient plus résistantes face au SARS-CoV-2 ou nouveau coronavirus.

Trois études comparées

Dans une interview accordée au New York Times, lundi 27 avril, le docteur Sharon Nachman, de l'université Stony Brook, reste toutefois prudente et explique qu'il s'agit à ce stade d'un postulat et non d'un concept éprouvé.

Pour tenter de comprendre cette inégalité, l'équipe pour laquelle elle travaille a enrôlé 110 hommes et femmes malades du Covid-19 ou présumés comme tel, son étude voulant qu'ils présentent au moins «des symptômes attribuables à l'infection», sans qu'ils n'aient été nécessairement hospitalisés en soins intensifs.

Il s'agit, dans le détail, d'hommes âgés de 18 ans et plus. Les femmes, elles, ont plus de 55 ans. La sécrétion d'hormones diminuant avec l'âge, cela constitue un facteur déterminant de son étude. Les participants seront répartis en deux groupes, l'un recevant un patch fournissant au corps des oestrogènes, et l'autre non.

Des espoirs pour traiter l'inflammation du Covid-19

Les chercheurs chinois et leurs homologues californiens du Cedars-Sinai hospital mèneront quant à eux des études complémentaires de leur côté, notamment en soumettant leurs sujets à des injections de l'autre hormone féminine considérée, la progestérone.

L'analyse de cette hormone est d'autant plus intéressante que les chercheurs estiment que la progestérone pourrait être utile contre l'inflammation propre au SARS-CoV-2. Si elle s'avère efficace, elle pourrait ainsi déboucher sur une solution à même de traiter les orages de citokynes, soit lorsque le système immunitaire s'emballe et crée de graves lésions sur l'organisme.

L'analyse comparée des trois études menées dans le cadre de l'étude conjointe est donc très attendue.

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