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Egypte : un jeune opposant au régime meurt en prison après avoir bu du désinfectant

Le jeune opposant était emprisonné depuis 2018. [Khaled DESOUKI / AFP]

Chadi Habache, un jeune Egyptien qui s’était illustré en réalisant un clip très critique à l’égard du président Abdel Fattal al-Sissi, est décédé en prison après avoir bu du désinfectant.

Selon les autorités égyptiennes, la mort du jeune homme de 24 ans est accidentelle. Il aurait confondu de l’eau avec un produit désinfectant à base d’alcool, distribué aux détenus pour se protéger du coronavirus.

«Le défunt a informé le médecin de service qu’il avait bu une certaine quantité d’alcool à midi la veille de sa mort… disant qu’il avait confondu la bouteille qu’il remplissait avec de l’eau», a indiqué le procureur général dans un communiqué.

Souffrant de crampes d’estomac, Chadi Habache s’était vu prescrire des médicaments antiseptiques et antispasmodiques avant d’être renvoyé en cellule. Son état s’est rapidement détérioré quelques heures plus tard et le jeune homme est mort juste avant son transfert à l’hôpital.

Opposant au régime en place

Si officiellement le décès de Chadi Habache est un accident, sa personnalité et les motifs de sa détention jettent le trouble.

Le jeune homme avait été arrêté en 2018 après avoir diffusé sur les réseaux sociaux le clip de sa chanson «Balaha», dans lequel il critiquait vertement, sans le nommer, le président Sissi. «Balaha» est le surnom attribué par ses détracteurs au chef d’Etat. Il fait référence à un personnage très connu d’un film égyptien, un menteur invétéré.

Placé en détention, Chadi Habache était accusé de «diffusion de fausses nouvelles et appartenance à une organisation illégale».

En outre, selon France Info, l’Egyptien était déjà malade il y a plusieurs mois. «J’ai besoin de votre soutien pour ne pas succomber, je meurs lentement», avait-il écrit en novembre dernier à des associations de défense des droits, rapporte le média français. 

Dans ce contexte, la France a fait part lundi de «sa préoccupation» après l’annonce de son décès. «La France conduit avec les autorités égyptiennes un dialogue franc et exigeant dans le domaine des droits de l’Homme […] Dans ce cadre, la France rappelle que les conditions de détention des prisonniers doivent être conformes aux obligations prévues par les conventions internationales pertinentes», avait ainsi souligné une porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

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