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Suisse : bientôt des tests de distribution de cannabis récréatif bio ?

Le texte approuvé par la chambre basse du Parlement suisse souligne que le cannabis utilisé pour ces tests devra être bio. Le texte approuvé par la chambre basse du Parlement suisse souligne que le cannabis utilisé pour ces tests devra être bio.[BRUCE BENNETT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP]

Le Conseil national, chambre basse du Parlement suisse, a voté ce mardi pour que des tests de distribution de cannabis récréatif bio soient lancés dans le pays. Cette expérimentation doit permettre de mener des études scientifiques sur le fonctionnement du marché de la marijuana.

La mesure a été votée par 113 voix contre 81, mais doit encore franchir l'obstacle du Conseil des Etats, la chambre haute du Parlement suisse. Plusieurs villes se sont déjà portées candidates, notamment Berne, Genève, Zurich et Bâle. 

Le cadre de ces expérimentations a d'ores et déjà été fixé. Les participants devront être âgées d'au moins 18 ans et prouver qu'ils consomment déjà du cannabis, par exemple grâce à un prélèvement capillaire. Au cours des tests, qui ne pourront durer plus de cinq ans (prolongeables de deux ans sur demande), ils devront être accompagnés et leur état de santé devra être constamment surveillé. 

En revanche, ils n'auront pas l'obligation d'informer leur employeur ou leur école de leur participation à ce projet, et pourront continuer à conduire. Quant au cannabis utilisé, il devra être issu de l'agriculture biologique suisse, afin de profiter aux paysans helvétiques. Le gouvernement a déjà mis en garde qu'une telle condition pourrait retarder le lancement des tests, car il existe en Suisse - où le cannabis thérapeutique est autorisé depuis 2011 sous conditions - très peu de producteurs de marijuana bio. 

Combattre le marché noir

En plus d'observer le fonctionnement du marché, ces essais pilotes doivent permettre de combattre le marché noir et d'étudier les effets, notamment sociaux, de la consommation de cannabis récréatif sur les clients, avant pourquoi pas une libéralisation généralisée. «La guerre contre la drogue a échoué. Quand une politique a échoué, il faut peut-être en essayer une autre», a jugé Philippe Nantermod, député du Parti libéral-radical (PLR, droite). «Parfois, des mesures plus libérales fondées sur la responsabilité individuelle sont les plus à même de porter de meilleurs fruits», a-t-il ajouté.

Un avis que ne partage pas la députée Verena Herzog, membre de l'Union démocratique du centre (UDC, droite). «Nous sommes l’un des pays d’Europe où la consommation de cannabis est la plus élevée (7,7 % des 15-64 ans déclaraient en 2017 avoir consommé du cannabis au moins une fois au cours de l'année écoulée, contre par exemple 11 % en France, NDLR) et le Parlement veut maintenant en distribuer, alors que le peuple avait clairement refusé cette idée», a-t-elle réagi. Objet d'une votation populaire en novembre 2008, la dépénalisation de la consommation de cannabis avait en effet été rejetée à 63 % par les Suisses.

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