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Bayonne : ce que l’on sait de la violente agression du chauffeur de bus

Le parquet de Bayonne a demandé mardi la mise en examen de deux jeunes hommes pour tentative d'homicide volontaire.[©GAIZKA IROZ / AFP]

Un chauffeur de bus du réseau de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) se trouve actuellement en état de mort cérébrale après avoir été violemment agressé, ce dimanche 5 juillet, par plusieurs individus.

Que s’est-il passé ?

L'agression s'est déroulée après 19h00 à un arrêt de bus situé dans un quartier populaire de Bayonne, à l'embouchure de l'Adour. Agé de 49 ans, Philippe Monguillot, conducteur de «Tram'bus», un long véhicule articulé, a été roué de coups par plusieurs passagers et grièvement blessé à la tête après avoir voulu contrôler un ticket et exigé le port du masque.

Dans un premier temps, «trois personnes, dont une avec un chien» sont montées dans le bus à l'arrêt Gare de Bayonne, a expliqué le procureur adjoint de Bayonne Marc Mariée. Puis, un quatrième homme est monté à bord à l'arrêt Balichon. «Le chauffeur veut alors contrôler son ticket et demande aux trois autres de placer un masque sur leur visage», a-t-il poursuivi.

«Les insultes fusent puis il y a une bousculade. Le chauffeur est poussé hors du bus. Là, deux des individus lui donnent de violents coups de pieds et de poings dans la partie haute du corps et notamment vers sa tête». Les quatre hommes ont ensuite pris la fuite en laissant le chauffeur «inconscient sur le trottoir» avant d’aller «se réfugier dans l'appartement de l'un d'eux», a-t-il ajouté.

D'après l'épouse de la victime, son mari a eu «une altercation» avec deux personnes qui n'avaient pas de ticket, aux alentours de 14 heures, donc quelques heures avant l'agression, a-t-elle expliqué auprès du Parisien. Philippe Monguillot serait alors sorti pour les forcer à descendre. Faisaient-elles partie du groupe qui a roué de coups son mari plus tard dans la journée ?, s'interroge-t-elle.

que sait-on des suspects ?

Une enquête, confiée au commissariat de Bayonne, est en cours et un appel à témoins a été lancé pour éclaircir l'origine de l'altercation et son déroulement. Un premier individu a été arrêté le jour même de l’agression. Quatre autres l'ont été ce lundi 6 juillet, dont un mineur rapidement mis hors de cause.

Le parquet de Bayonne a annoncé, ce mercredi 8 juillet, que les deux principaux suspects, âgés de 22 et 23 ans et connus des services de police, ont été mis en examen pour tentative d'homicide volontaire et écroués.

Les deux autres hommes ont également été mis en examen : l'un pour «soustraction de criminel à l'arrestation et aux recherches et non assistance à personne en danger» et l'autre, pour «non assistance à personne en danger».

Quel est l'état de santé du chauffeur ?

Philippe Monguillot était inconscient au moment de sa prise en charge par les secours. «Il est tombé de tout son long», après avoir «pris encore un coup à la tête, un coup de poing», a rapporté Jean-Philippe Paulmier, délégué CFDT de Keolis, délégataire du réseau de transports publics à Bayonne.

«On l'a retrouvé [...] inconscient sur le quai», a-t-il déclaré. Transporté en en urgence au centre hospitalier de la Côte basque à Bayonne, le père de trois enfants est en état de mort cérébrale.

«Quand on va le voir, on lui parle, il est encore là, on essaie de s’accrocher. Mais on ne s’est pas encore posé les bonnes questions. Ce n’est pas mon père qui respire, c’est la machine. On sait que c’est fini», a déclaré au quotidien régional Sud Ouest sa fille Marie, 18 ans.

De son côté, sa femme Véronique a témoigné auprès du Parisien : «On l'a touché, senti, on lui a parlé. Sa tête était déformée. (…) «Je n'ai pas envie de me rendre à l'évidence, j'ai l'impression de vivre un cauchemar».

Quelles réactions ?

Le lendemain de l’agression, le 6 juillet, de nombreux bus sont restés au dépôt du réseau, où plusieurs dizaines de chauffeurs ont exprimé leur tristesse et leur colère. Ils ont fait valoir leur droit de retrait dès 5 heures du matin et ont assuré qu'ils ne reprendraient pas le travail «avant les obsèques» de leur collègue agressé.

De leur côté le maire de Bayonne Jean-René Etchegaray et celui d'Anglet Claude Olive, ont dit «comprendre» cette décision. Les deux élus se sont également rendus au dépôt où il ont pris la parole devant les salariés, les assurant notamment de leur pleine «solidarité». «Nous avons assisté à un acte particulièrement violent et barbare», a déclaré Jean-René Etchegaray, qui espère «que les auteurs soient traduits en justice et que la sanction soit sévère».

Le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, s’est entretenu ce mardi 7 juillet avec des chauffeurs du réseau de transports de l'agglomération bayonnaise Chronoplus. «Le premier message a été le soutien et après on a essayé de parler de solutions pour que l'activité reprenne, en sécurité pour les personnels, pour les usagers, parce qu'on voit bien qu'il y a une anxiété forte», a déclaré le ministre.

Une marche blanche est également organisée ce mercredi 8 juillet à Bayonne à partir de 19h30 à l'initiative de la famille et des collègues de Philippe Monguillot.

«Cette marche blanche c'est un soutien supplémentaire parce que c'est une force supplémentaire, a témoigné auprès de RTL l'épouse du conducteur de bus. J'ai dit à Philippe à l'oreille hier soir : 'Je vais te venger avec la justice'. Cette promesse je vais la tenir, j'ai la force et on va se battre».

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