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Coronavirus : la pandémie aggrave la malnutrition des enfants selon l'Unicef

Cette hausse de la malnutrition «pourrait se traduire par 10.000 morts supplémentaires d'enfants par mois» en 2020 selon l'Unicef. Cette hausse de la malnutrition «pourrait se traduire par 10.000 morts supplémentaires d'enfants par mois» en 2020 selon l'Unicef. [FLORENT VERGNES / AFP]

Une autre conséquence dramatique de la pandémie de coronavirus. Près de 7 millions d'enfants de moins de 5 ans supplémentaires dans le monde pourraient souffrir des effets de la malnutrition en 2020, à cause de la crise économique et sociale causée par le Covid-19, alerte l'Unicef ce mardi 28 juillet.

Avant la pandémie, 47 millions d'enfants à travers le monde souffraient déjà en 2019 des conséquences de la malnutrition (perte de poids et maigreur extrême), souligne le Fonds des Nations unies pour l'enfance dans un communiqué. Avec la pandémie, ce nombre «pourrait culminer à près de 54 millions sur les 12 premiers mois de la crise», un niveau jamais atteint depuis le début du millénaire. Ces quelque 7 millions d'enfants à risque vivent à 80 % en Afrique subsharienne et en Asie du Sud, selon une analyse publiée dans la revue médicale The Lancet.

Les auteurs en sont arrivés à ce résultat après avoir étudié 118 pays à faible ou moyen revenus. D'après eux, la crise alimentaire due au Covid-19 pourrait augmenter de 14,3 % la prévalence d'un amaigrissement modéré ou sévère chez les enfants de moins de 5 ans.

Cette hausse de la malnutrition, associée à une réduction estimée de 25 % de la couverture des besoins nutritionnels et de santé provoquée par le Covid-19, «pourrait se traduire par 10.000 morts supplémentaires d'enfants par mois» en 2020, dont plus de la moitié en Afrique subsaharienne, affirme l'Unicef, qui s'appuie sur l'étude du Lancet. 

«Cela fait sept mois que les premiers cas de Covid-19 ont été rapportés et il est de plus en plus clair que les conséquences de la pandémie font plus de mal aux enfants que la maladie elle-même», commente la directrice exécutive de l'Unicef, Henrietta Fore, citée dans le communiqué de l'agence onusienne.

«La pauvreté et l'insécurité alimentaire ont augmenté. Des services essentiels et des chaînes d'approvisionnement de nourriture ont été interrompus. Le prix des denrées alimentaires a monté en flèche. Le résultat, c'est que la qualité du régime alimentaire des enfants a baissé et que les taux de malnutrition vont augmenter», poursuit-elle.

Des besoins atteignant 2 milliards d'euros

Avec le risque de répercussions à long terme pour les enfants touchés. «L'impact profond de la pandémie de Covid-19 sur la nutrition des plus jeunes enfants pourrait avoir des conséquences intergénérationnelles», estiment les auteurs de l'étude du Lancet, craignant que cela nuise «à la croissance et au développement de ces enfants».

Dans une lettre ouverte également publiée par The Lancet, l'Unicef et trois autres agences des Nations unies - l'OMS (Organisation mondiale de la santé), la FAO (alimentation et agriculture) et le PAM (Programme alimentaire mondial) - appellent donc à «agir maintenant» contre la malnutrition des enfants.

Elles estiment à 2,4 milliards de dollars (2 milliards d'euros) les besoins nécessaires pour protéger les plus à risques. «Nous devons mettre en place ensemble des actions de fond et des investissements pour la nutrition, afin de faire échec à la crise du Covid-19 et à ses répercussions sur la faim et la malnutrition des enfants», plaident ces organismes.

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